"Gilets jaunes" : deux ans ferme requis contre l'ex-boxeur Christophe Dettinger

Article rédigé par Catherine Fournier
France Télévisions
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L'ancien boxeur, Christophe Dettinger, en train de frapper un gendarme sur la passerelle Leopold-Sédar-Senghor, le 5 janvier 2019, à Paris. (MARION VACCA / HANS LUCAS)

L'ancien sportif est jugé mercredi à Paris pour avoir violemment frappé deux gendarmes début janvier, en marge d'une journée de mobilisation des "gilets jaunes".

Ce qu'il faut savoir

Il a attendu son procès derrière les barreaux. L'ex-boxeur "gilet jaune" Christophe Dettinger a comparu, mercredi 13 février, à Paris, pour avoir violemment frappé deux gendarmes début janvier, en marge de la huitième journée de mobilisation dans la capitale. Cet ancien champion de France 2007 et 2008 des lourds-légers a répondu devant le tribunal correctionnel de "violences volontaires en réunion sur personnes dépositaires de l'autorité publique", un délit passible de sept ans d'emprisonnement. Le parquet a requis deux ans ferme contre l'ex-boxeur.

Des coups portés sur une passerelle. Le 5 janvier, ce père de famille de 37 ans, fonctionnaire territorial en Essonne, avait été filmé assénant une série de coups de poing à un gendarme sur une passerelle surplombant la Seine, avant de frapper un de ses collègues au sol. Les deux gendarmes blessés, qui se sont constitués parties civiles, se sont vu prescrire 15 et 2 jours d'incapacité totale de travail (ITT).

Interpellé deux jours après les faits. Identifié rapidement après les faits, l'ex-boxeur au crâne rasé et à la silhouette massive avait échappé aux policiers, qui l'ont recherché pendant deux jours, avant de se constituer prisonnier le 7 janvier. Ce père de trois enfants au casier judiciaire vierge avait auparavant mis en ligne sur YouTube une vidéo dans laquelle il admettait avoir "mal réagi", tout en affirmant s'être "défendu" face aux violences policières.

Maintenu en détention provistoire. Lors d'une brève comparution devant le tribunal le 9 janvier, Christophe Dettinger avait de nouveau dit "regretter (ses) actes" et demandé un délai pour préparer sa défense. La cour d'appel de Paris a rejeté fin janvier une demande de remise en liberté, à laquelle s'opposait le ministère public en raison de la "personnalité extrêmement inquiétante et dangereuse" de cet homme "parfaitement impulsif et totalement déterminé à commettre des actes violents".

Des cagnottes lancées des deux côtés. Devenue virale, la vidéo amateur de l'agression des deux gendarmes avait suscité un vif émoi. Deux cagnottes en ligne concurrentes — l'une en faveur de Christophe Dettinger, l'autre au profit des deux gendarmes — avaient alors été lancées dans la controverse. Celle en faveur de l'ex-boxeur, qui a récolté 130 000 euros, a été fermée et Leetchi a saisi la justice pour trancher le litige concernant le bien-fondé ou non du versement de la somme à la famille de l'ancien boxeur.