Faillite de Mory Ducros : le gouvernement veut agir vite
La crainte était là, bien présente chez les syndicats avant même le début du comité d'entreprise extraordinaire vendredi matin à Torcy en Seine-et-Marne. "L'entreprise Mory Ducros vient d'annoncer sa cessation de paiement et mise sous protection avec demande de redressement ", a déclaré Fabian Tosolini, secrétaire national de la Fédération des transports de la CFDT, mis au courant par un représentant du syndicat majoritaire dans l'entreprise avant même la fin de la réunion. La direction a ensuite confirmé, par communiqué, sa demande de mise en redressement judiciaire, dès la fin du comité d'entreprise.
"La bataille de l'emploi commence maintenant" (Fabian Tosolini, sur son compte Twitter)
Le plan social pourrait impliquer entre 2.000 et 3.000 suppressions d'emplois en tout, sur les plus de 5.000 que compte l'entreprise. Si on y ajoute les sous-traitants, le nombre d'emplois en jeu grimpe à près de 7.000. Mory Ducros fait partie des entreprises éligible aux prêts d'urgence du "plan de résistance économique" annoncé par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.
Des repreneurs potentiels
Contrairement aux syndicats, la direction de Mory Ducros veut croire en la possibilité d'une reprise. Dans son communiqué publié suite au comité d'entreprise extraordinaire, elle affirme : "Grâce à cette procédure, la réorganisation de l'entreprise, annoncée depuis plusieurs mois, pourra être conduite dans des conditions économiquement viables. Des partenaires industriels et financiers ont déjà manifesté leur intérêt pour le projet ". L'actionnaire principal, Arcole Industries, est impliqué dans le processus, en lien avec le gouvernement.
Cette faillite est la plus importante, en termes de salariés impliqués, depuis le début du mandat de François Hollande en mai 2012. C'est même l'une des plus conséquentes depuis celle de Moulinex en 2001. Le groupe Mory Ducros est en difficulté financière depuis la fusion, en janvier dernier, des entreprises Mory et Ducros Express, donnant naissance au deuxième acteur du transport de messagerie en France, avec 70.000 envois par jour.
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, en visite dans les Pyrénées-atlantiques, a affirmé que le gouvernement était très attentif au dossier et qu'il était à la recherche de solutions "site par site, avec les partenaires sociaux bien évidemment ". De leur côté, Arnaud Montebour au Redressement productif et Frédéric Cuvillier aux Transports affirment vouloir "rencontrer au plus vite " les partenaires sociaux.
Frédéric Cuvillier a annoncé que le gouvernement ferait tout pour que
2.000 des 5.000 employés concernés gardent ou retrouvent un travail.
"Tout va être mobilisé, tout va être étudié: d'abord comment consolider le
maintien d'un niveau d'activité sur l'entreprise qui doit se traduire par la
perspective du sauvetage de 2.000 emplois au moins et regarder comment nous
pouvons, site par site, assurer la reprise ou l'offre d'emplois à ceux qui
seront victimes de ce plan tel qu'il a été annoncé ", a dit le ministre lors
d'un déplacement à Belberaud, dans la banlieue toulousaine.
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