Christophe Najdovski : avec la piétonnisation des voies sur berges, "on est bien loin de l'apocalypse annoncée"
Au sujet de la piétonnisation d'une partie des voies sur berge de Paris, Christophe Najdovski, adjoint aux transports à la mairie de Paris, a jugé qu'on était "bien loin de l'apocalypse annoncée". Il entend ainsi combattre la pollution "en réduisant la part consacrée à la voiture" et "en développant toutes les alternatives à la voiture".
Le Conseil de Paris doit décider lundi 26 septembre si une partie des voies sur berges rive droite sera piétonnisée. Depuis cet été, les voitures n'ont pas le droit de circuler dans cette zone. Une situation que la maire de Paris, Anne Hidalgo, veut pérenniser malgré une forte opposition et l'avis défavorable d'une commission d'enquête publique. Christophe Najdovski, adjoint aux transports à la mairie de Paris a jugé lundi 26 septembre sur franceinfo qu'on était "bien loin de l'apocalypse annoncée".
franceinfo : Comment convaincre les automobilistes réfractaires à ce projet ?
Christophe Najdovski : On agit sur le long terme et on doit réfléchir et penser globalement. Notre action se situe dans le droit fil de l'accord de Paris de la COP21 de décembre 2015. Il s'agit de réduire la circulation automobile, de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, de réduire la pollution atmosphérique. Pour cela, nous devons prendre des mesures volontaristes comme la piétonnisation des berges de la Seine. (…) Cette mesure de piétonnisation a des effets à court terme, mais ces effets sont limités, sont temporaires, ils sont maîtrisés. Je ne doute pas qu'au final, c'est une mesure qui aura des effets très positifs pour l'environnement mais aussi pour l'attractivité économique de Paris.
Cela ne crée-t-il pas d'autres bouchons ailleurs ?
Ce que l'on constate, c'est que les reports et les temps de parcours sont inférieurs à ce que préconisaient les modèles. Et pourtant, les modèles étaient considérés comme optimistes par nos opposants. Il y a ici ou là des allongements de temps de parcours, mais ce n'est pas le cas partout et cela dépend de l'heure de pointe, du matin ou du soir. Il y a des reports sur des voiries qui ont la capacité et qui étaient très loin d'être saturées. Il y a globalement des temps de parcours qui sont équivalents voire même inférieurs à ceux d'avant le fermeture. On est bien loin de l'apocalypse annoncée par certains Cassandre qui voulaient que l'opération échoue.
Avez-vous des résultats sur l'impact de cette mesure sur la pollution ?
On a pris l'engagement avec la maire de Paris de faire des campagnes de mesures avec AirParif sur le long terme. (…) La lutte contre la pollution est à la fois locale et globale. Ce n'est pas en multipliant les voies de circulation et les voies autoroutières dans nos métropoles et nos grandes villes qu'on va combattre la pollution. Bien au contraire. C'est en réduisant la part consacrée à la voiture et c'est en développant toutes les alternatives à la voiture. Les voies sur berges, elles ont été pensées, il y a 50 ans à l'époque où il fallait faire circuler les voitures par les centres-villes. Mais à l'époque, on ne parlait pas de la question du climat. Aujourd'hui, on est XXIe siècle. On a changé d'ère. Il nous faut prendre à bras-le-corps cette question.
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