Air France se met au "low cost"... et Easyjet à la grève
C'est l'histoire de la grosse bête qui veut jouer à la petite qui monte, quand les salariés de la petite qui monte rêvent de la vie de ceux de la grosse bête.
La grosse bête, c'est Air France. Elle est devenue un des mastodontes du transport aérien, via l'alliance Skyteam. Mais depuis des années, elle voit ses parts de marché sur l'Europe grignotées par les compagnies à bas coût, les low cost , puisque l'aviation s'exprime essentiellement en anglais.
Après la superbe ignorance, puis quelques ballons d'essais aux succès mitigés, Air France a décidé d'aller chasser sur les terres de ses rivales. Le problème est qu'une des mamelles de la compagnie à bas coût, c'est un personnel peu cher, et qui travaille beaucoup.
La compagnie a donc négocié avec ses syndicats, en particulier son tout puissant syndicat des pilotes de lignes (SNPL), des aménagement aux conditions de travail, pour augmenter la productivité du personnel. Les pilotes, par exemple, feront plus d'heures de vol (+15%), concentrées sur moins de jours, les avions seront plus utilisés, les temps d'escale diminué. Le directeur général d'Air France, Pierre-Henri Gourgeon, parle de productivisme avec un grand sourire.
Comme ses concurrentes à bas coûts, Air France va ouvrir des bases dans plusieurs aéroports de province, jouant sur la proximité. Les salariés y seront affectés sur la base du volontariat. La première base sera à Marseille où Pierre-Henri Gourgeon présente ce lundi son plan d'attaque. Elle doit être suivie par Nice, Toulouse et Bordeaux.
Une mutation au son du clairon que les salariés d'une des compagnies phares du low cost, la britannique Easyjet, doivent regarder avec une once d'ironie. Pour la première fois, les hôtesses et les stewards sont en grève demain et après-demain (12 et 13 juillet), à l'appel de l'UNAC, un syndicat minoritaire. Et quand les salariés d'Air France acceptent bon gré mal gré de voir leurs conditions de travail s'assouplir, eux demandent une amélioration des leurs. Ne serait-ce qu'une meilleure indemnisation des congés maladies.
Depuis le 21 juin que le préavis a été déposé, le dialogue avec la direction est au point mort. Les syndicalistes estiment se heurter à une direction française fantôme, et derrière elle, à une direction britannique qui ne veut rien savoir.
D'ailleurs, la compagnie a décidé de contourner la grève en assurant tous les vols avec des avions plus petits, nécessitant moins de personnel.
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