Cet article date de plus de dix ans.

"Taxe rose" : Bercy va enquêter sur ces prix plus chers pour les femmes

Le ministère de l'Économie s'est saisi lundi de la question des différences de prix entre les produits pour hommes et pour femmes, soulevée par le collectif féministe Georgette Sand. Une discrimination dans les tarifs pour laquelle Monoprix est notamment visé ; la "taxe rose" est une injustice de plus en plus mal acceptée.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Les produits de beauté et d'hygiène affichent des différences de prix surprenantes en fonction du genre de l'acheteur © MAXPPP)

La question de l'existence d'une "taxe rose", c'est-à-dire d'une différence de prix selon qu'un produit s'adresse à un homme ou à une femme, est revenue dans le débat ce lundi. Car le ministère de l'Économie a officiellement demandé des relevés de prix, pour vérifier si les femmes paient plus cher que les hommes, à qualité de produit égale. Il y a cinq jours, la secrétaire d'État pour les Droits des Femmes, Pascale Boistard, avait tweeté une forme de soutien aux revendications de collectifs féministes sur le sujet.

Sur la photo ci-dessus, on aperçoit par exemple deux paquets de rasoirs jetables de la marque distributeur de Monoprix (groupe Casino). Et l'on peut constater que les hommes paient huit centimes de moins, pour le double d'exemplaires dans le sachet - dix contre cinq pour la version féminine. Monoprix a réagi à ces accusations qui reviennent cycliquement, en affirmant que "les références pour les hommes présentent des volumes de vente largement supérieurs aux modèles pour femmes ", parlant également d'un "surcoût de fabrication " pour les modèles réservés aux femmes.

L'attente d'une étude complète

Le pavé dans la mare a été lancé il y a plusieurs semaines par le collectif féministe Georgette Sand, qui parle d'une "injustice inqualifiable " que l'on retrouve dans nombre de secteurs : coiffure, grande distribution, pressing... Au mois de septembre dernier, le collectif a lancé un Tumblr, dans lequel il publie des photos de ces écarts de prix constatés en magasin, ou en ligne. Une pétition a même été lancée, rassemblant à ce jour plus de 20.000 signatures. C'est cette pression qui a décidé Bercy à lancer une étude sur le sujet, à partir de relevés de prix précis. 

Ce sont les enquêteurs de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui ont été chargés de réaliser cette étude. Une fois les données remontées du terrain - dans "les semaines à venir " selon Bercy -, une rencontre sera organisée avec tous les acteurs du secteur. De l'autre côté de l'Atlantique, aux États-Unis, la question soulève déjà de nombreuses protestations : la surtaxe payée par les femmes s'élève là-bas à plus de 1.000 euros par an.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.