Tata lance la voiture la moins chère du monde, en pleine crise
C'est à croire que les éléments se sont ligués contre elle. Entre la présentation, en grande pompe, de la Nano, lors d'un salon à Delhi, et son lancement effectif, il se sera passé quinze mois. Un retard presque inexplicable pour la voiture la moins chère du monde...
_ D'autant que, si la Nano est effectivement lancée aujourd'hui, les prises de commande ne débuteront que lors de la deuxième semaine d'avril. Pour une livraison cet été.
Pourquoi autant de retards à l'allumage ? Parce que Tata motors a joué de malchance. Le constructeur avait quasiment terminé de bâtir son usine, dans l'Etat du Bengale occidental, à l'est du pays. Tout allait pour le mieux, jusqu'au moment où de violentes manifestations de paysans l'en ont délogé. Des paysans, poussés par les partis politiques locaux, ulcérés d'avoir vu leurs terres réquisitionnées.
_ Tata est donc parti en vitesse, et s'est replié dans l'état du Gujarat, à l'ouest. Seulement, l'usine n'est aujourd'hui pas encore complètement finie. Elle ne le sera d'ailleurs qu'à la fin de l'année. D'ici là, elle tournera au ralenti.
La Nano, la voiture à 100.000 roupies, soit 1.500 euros, n'inondera donc pas le marché indien, comme annoncé. Du moins, pas tout de suite. Les premiers modèles sortiront d'autres sites du constructeur.
_ Seuls 30.000 à 50.000 exemplaires devraient être sortis des chaînes de production d'ici la fin de l'année, contre une prévision initiale de 250.000 unités par an.
Reste tout de même une prouesse technologique : présenter une voiture à un prix aussi bas. Et quatre vraies places assises. Seulement, à ce prix, tout est sommaire : la voiture est mue par un minuscule moteur de deux cylindres et de 624cm3 - celui d'une bonne moto - elle n'a ni climatisation, ni vitres électriques, ni direction assistée.
Si tout va bien, la Nano pourrait même arriver en Europe, à l'horizon 2010-2011. Mais à 5.000 euros, le prix de la sécurité - des airbags sont attendus...
Guillaume Gaven, avec agences
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