Conseil national de la refondation : la CGT et FO n'y participeront pas
Les deux syndicats, très critiques vis-à-vis de cette instance, ont confirmé leur intention par des courriers adressés au président de la République.
La CGT et FO ne participeront pas au Conseil national de la refondation (CNR), dont le lancement est prévu ce jeudi 8 septembre. Dans un courrier adressé à Emmanuel Macron que france info a consulté, mardi 6 septembre, la CGT rejette la "nouvelle méthode" du président de la République. "L'expérience de ces dernières années nous a montré que votre volonté d'écoute, maintes fois répétée, ne s'est jamais concrétisée", souligne le syndicat.
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"Notre démocratie a certes besoin d'évoluer afin que l'avis des citoyens, dans la cité comme dans les entreprises, soit mieux pris en compte", reconnaît la CGT. Elle pointe toutefois que "des outils existent déjà pour la faire progresser". Elle cite ainsi "le CESE [Conseil économique, social et environnemental] au niveau national" et "les CESER au niveau régional" qui "ont toute légitimité, par leur composition, pour analyser et proposer des solutions alternatives à de nombreux problèmes".
Une "usurpation sociale et historique"
La CGT estime par ailleurs que l'usage du sigle CNR, le même que celui du Conseil national de la résistance à l'origine d'avancées sociales majeures mises en place à la Libération "ressemble à de l'usurpation sociale et historique, à de la communication dont nous ne pouvons être dupes". "Le Conseil national de la résistance, auquel des dirigeants de la CGT ont largement participé, a permis d'élaborer un programme, qui portait le nom 'Les jours heureux'". Les mesures qui en ont résulté "sont aux antipodes du programme que vous portez depuis 2017 et des lois que vous avez mis en œuvre", affirme l'organisation.
Par ailleurs, dans un communiqué dont a eu connaissance franceinfo, le Parti communiste français a justifié sa non participation au CNR comme les autres formations politiques de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Le secrétaire national Fabien Roussel argumente en disant que ce Conseil national de la refondation "exprime de toute évidence l'intention de contourner un Parlement dans lequel votre parti ne dispose pas de majorité, et dont les finalités sont déterminées par vos choix politiques". Le PCF assure qu'il "ne s'est jamais soustrait au débat pluraliste" et qu'il "sera toujours disponible au Parlement pour confronter les projets en présence".
FO refuse un rôle de "co-législateur" en dehors du Parlement
Le syndicat Force ouvrière (FO) a lui aussi adressé une lettre à Emmanuel Macron ce mardi, pour annoncer à son tour qu'il ne participera pas au CNR. "La composition de ce comité extrêmement large risque, à notre sens, de diluer la parole des organisations syndicales et d’affaiblir le rôle des acteurs sociaux. FO considère qu’elle n’a pas sa place dans un telle instance", écrit le secrétaire général de FO Frédéric Souillot.
"Force ouvrière ne saurait se trouver associée à un travail d’élaboration d’un diagnostic partagé et/ou de co-construction de réformes législatives en dehors du Parlement, poursuit-il. FO réitère son attachement à la séparation entre le champ politique et le champ syndical et ne peut pas s’associer à un projet visant à faire du syndicat un co-législateur".
"Pour autant, cela ne signifie pas que FO refuse de dialoguer", précise la lettre, demandant à Emmanuel Macron de "redonner la place qui est la sienne à la négociation collective, au sens de l’article L1 du Code du travail".
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