Black Friday : "50 % des acheteurs sont dans l’hyperconsommation et les autres veulent donner du sens à leurs achats"
La directrice de l'Observatoire société et consommation, Nathalie Damery, note que malgré l'arrivée "extrêmement agressive" du Black Friday en France, "la résistance s'organise" parce que "Noël est un moment d'achat particulier".
De nombreux commerces en France poursuivent les promotions et les rabais liés au Black Friday, qui avait lieu vendredi 24 novembre, une initiative commerciale venue des États-Unis. À un mois de Noël, certains consommateurs en profitent pour anticiper leurs achats de cadeaux. "50 % des acheteurs sont dans l'hyperconsommation et les autres veulent donner du sens à leurs achats", estime Nathalie Damery, directrice de l'Observatoire société et consommation, invitée de franceinfo dimanche.
franceinfo : Il y a-t-il une tendance nouvelle qui se dessine en France ou bien reste-t-on dans une démarche traditionnelle où les Français vont attendre les derniers jours pour faire les courses de Noël ?
Nathalie Damery : Cette année, on observe quelque chose de très intéressant lié à l'arrivée du Black Friday. D'un côté, il y a une logique de surconsommation avec une façon de s'adresser aux consommateurs de façon assez hystérique.
Le Black Friday est arrivé de façon extrêmement agressive et très cash dans le discours.
Nathalie Damery, directrice de l'Observatoire société et consommationà franceinfo
Et puis en parallèle s'est organisé, quasi spontanément, un mouvement de résistance, soit de consommateurs eux-mêmes avec le #SansMoi, soit de la part d'acteurs du commerce comme la CAMIF.
Les Français vont-ils attendre leur paie de la fin du mois pour faire leurs achats de Noël ?
Un Français sur deux désire consommer autrement. 50 % des acheteurs sont dans l'hyperconsommation et les autres veulent donner du sens à leurs achats et désirent mieux consommer. La résistance au Black Friday, elle s'organise parce que Noël est un moment d'achat particulier. On ne le fait pas parce qu'il y a des promotions, on le fait pour se faire plaisir et pour faire plaisir aux parents, aux enfants, aux amis.
Les achats en ligne marchent bien depuis plusieurs années. Depuis la semaine dernière, on peut se faire livrer des colis le dimanche matin dans certaines villes avec Chronopost. Va-t-on vers un mode de consommation de plus en plus connecté et dématérialisé ?
Oui, bien sûr. Dans la consommation, il y a le plaisir qui est l'achat et puis la contrainte, à savoir le déplacement, les files d'attente pendant des heures, les embouteillages. Alors, si on peut récupérer toute la part de plaisir et se libérer de la contrainte, c'est tout bénéfice. C'est pour cela que ça marche.
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