Plus on touche longtemps le RSA, plus la probabilité d'y rester est forte, selon une étude
Que deviennent les bénéficiaires du RSA après dix ans d'inscription ? Alors que France Travail, le nouvel organisme qui remplacera Pôle emploi, va être mis en place au 1er janvier 2024, une étude fait un état des lieux inédit sur la situation et la trajectoire des allocataires du Revenu de solidarité active (RSA).
Cette étude a été publiée vendredi 15 décembre par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) qui dépend du ministère de la Santé et des Solidarités. Elle a suivi un peu plus de 33 000 bénéficiaires de moins de 50 ans, entre 2010 et 2020.
Une "persistance" dans le RSA
La Drees met en avant un chiffre, tiré de cette étude : un bénéficiaire du RSA sur cinq le reste sur les dix années suivantes. Elle cherche ensuite à comprendre pourquoi certains le restent si longtemps.
Le principal enseignement est que plus on touche longtemps le RSA, plus la probabilité d'y rester est forte. Par exemple, sur les personnes qui touchent le RSA pour la première fois, seule une sur dix sera "persistante" (c'est-à-dire touchera le RSA pendant les dix années suivantes). En revanche, pour les personnes au RSA depuis déjà quatre ans, ce chiffre gonfle et ils seront près d'un tiers à rester au RSA pendant toute la décennie.
Une "persistance" dans le RSA qui peut avoir plusieurs explications, selon la Drees : un état de santé dégradé, moins de diplômes – et ce dès l'entrée au RSA – ou, justement, être la conséquence de tout ce temps passé au RSA. Une situation de pauvreté durable qui complique l'accès à l'emploi et la sortie du dispositif. L'étude souligne en effet que plus l'entrée dans le RSA est récente, plus il est fréquent d'en sortir rapidement à travers un emploi salarié. À l'inverse, plus l'ancienneté est importante au RSA, plus il est difficile de trouver un emploi salarié pour en sortir.
Selon les chiffres, sur la population de primo-entrants au RSA, 22% ont pu quitter le RSA en moins de deux ans, alors que ce pourcentage tombe à 5% pour ceux qui étaient déjà au RSA depuis quatre ans.
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