Salaires "trop élevés" : Adidas va fermer des usines chinoises
3170 m². C'est le plus grand magasin Adidas au monde. Le 5 juillet dernier, le groupe allemand a inauguré en grande pompe sa toute nouvelle boutique, dans le coeur de Pékin. Un bâtiment ultra-moderne, avec une "zone urbaine" sur le toit du bâtiment et un service de conciergerie.
Rien n'est trop beau aux yeux d'Adidas pour séduire les consommateurs chinois et gagner le bras de fer qui l'oppose à Nike sur le marché asiatique. A l'horizon 2010, "la Chine devrait devenir notre deuxième marché, derrière les Etats-Unis" assure le groupe allemand. Qui a dépensé plusieurs millions de dollars pour devenir l'un des sponsors officiels des Jeux Olympiques de Pékin.
Les salaires sont devenus "trop élevés"
Mais au moment où Adidas fait les yeux doux aux consommateurs chinois, il s'apprête à se passer des services de plusieurs milliers d'ouvriers de ce même pays. Ce matin, dans l'hebdomadaire allemand Wirtschaftswoche, le patron du groupe dévoile sa stratégie : la proportion de chaussures fabriquées en Chine (aujourd'hui la moitié de la production totale du groupe) "va reculer", prévient Herbert Hainer.
La raison ? Purement financière. En Chine, "les salaires, qui sont fixés par le gouvernement, sont progressivement devenus trop élevés", explique le PDG du groupe.
_ Adidas va donc quitter la Chine pour des pays "plus compétitifs" : "Nous avons déjà ouvert une première usine en Inde. Des pays
comme le Laos, le Cambodge et le Vietnam s'y ajoutent. La production va également revenir dans les pays de l'ex-URSS et en Europe de l'est"... mais pas en Allemagne.
Adidas épinglé par une campagne internationale
Une décision qui ne risque pas d'améliorer l'image d'Adidas aux yeux des organisations réunies au coeur de la campagne "Play Fair 2008" : basé sur le témoignage de 300 ouvriers, leur rapport dénonçait en avril dernier les conditions de travail "déplorables" des salariés des géants du vêtement et de la chaussure de sport en Chine, en Inde, en Thaïlande et en Indonésie. "Les travailleurs fabriquant les produits vendus par les leaders du marché tels qu'Adidas, Asics, New Balance, Nike et Puma sont toujours payés une misère alors que les bénéfices de ces sociétés atteignent des centaines de millions, voire des milliards de
dollars".
Céline Asselot
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