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Risque sanitaire : les riverains des usines chimiques de Lacq sont inquiets

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Risque sanitaire : les riverains des usines chimiques de Lacq sont inquiets
Risque sanitaire : les riverains des usines chimiques de Lacq sont inquiets Risque sanitaire : les riverains des usines chimiques de Lacq sont inquiets (france 3)
Article rédigé par France 3
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France 3

L'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen (Seine-Maritime), fin septembre, a ravivé les inquiétudes de ceux qui vivent à côté de sites industriels. France 3 a rencontré les riverains de la plateforme chimique de Lacq (Pyrénées-Atlantiques). Depuis quatre ans, ils se battent contre les mauvaises odeurs et dénoncent la pollution de l'air.

Au pied des Pyrénées, le bassin de Lacq (Pyrénées-Atlantiques) est un bastion industriel de la France. Quatre sites spécialisés dans la chimie, une vingtaine d'entreprises classées Seveso, des multinationales comme Arkema, Sanofi ou encore Lubrizol... Des activités accusées d'empoisonner le quotidien des riverains. Juste en face des usines, à 800 m, Xavier Hache s'est installé dans une maison avec sa femme et ses deux filles. Au début, ils cohabitaient sans problème, mais depuis cinq ans, disent respirer des odeurs fétides. Quand ils ne supportent plus l'odeur, ils doivent même abandonner leur maison. Vivre dans le petit village de Lacq est devenu pour eux un enfer. Les riverains ont émis plus d'un millier de signalements, qui inquiètent aussi les écologistes. Depuis des années, ceux-ci observent, émis par les cheminées, des résidus chimiques brûlés ou libérés en plein air. Cela donne des fumées bleues ou orange, en partie à l'origine des odeurs pestilentielles.

Une étude alarmante publiée en 2002

Selon l'Agence régionale de santé, 140 polluants sont ainsi rejetés par ces usines dans l'air, mais aussi dans la terre et les cours d'eau. Pendant le tournage, des agents de sécurité suivent France 3 sur ces sites sensibles. Les industriels ont refusé de nous recevoir, mais assurent que la situation s'améliore quant à ces odeurs. Contacté, l'État confirme ces progrès : la concentration de plusieurs polluants serait en baisse. Mais la santé des riverains est-elle en danger ? Il n'existe qu'une seule étude, réalisée en 2002 et restée confidentielle pendant treize ans. Ses conclusions sont alarmantes et évoquent "une tendance à la surmortalité" liée à des cancers, qui pourrait découler d'"un possible impact sanitaire des polluants émis par cette industrie". Une trentaine de familles a porté plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui. Trois études conduites par les autorités de santé sont en cours. Elles doivent déterminer si l'activité industrielle a des conséquences sanitaires dans la vallée de Lacq. Les premiers résultats seront présentés à la fin de l'année. 

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