Eaux industrielles rejetée dans la Loire : l'entreprise est "un délinquant environnemental", selon l'association France Nature environnement

L'entreprise Yara France, dans la Loire, a déjà été pointé du doigt pour des fuites d'acide sulfurique. Si la préfecture se veut rassurante sur les conséquences environnementales, France Nature Environnement évoque " des risques pour la faune".
Article rédigé par franceinfo
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Le site de l'usine Yara, à Ambès (Gironde), le 6 août 2020.  (MEHDI FEDOUACH / AFP)

Une usine d'engrais azotés de l'entreprise Yara France, située à Montoir-de-Bretagne, tout proche de Saint-Nazaire, a été touchée par une panne électrique vendredi 29 mars, conduisant à un rejet des eaux industrielles chargées d'azote dans la Loire, selon la préfecture. Pour le président de France Nature Environnement Pays de la Loire, Jean-Christophe Gavallet, l'entreprise est un "délinquant environnemental multirécidiviste".

Un site déjà épinglé pour des fuites d'acide sulfurique

"C'est quelqu'un qui ne se met pas aux normes, n'investit pas pour pallier les dysfonctionnements relevés par la Dreal [Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement], qui mise en demeure par le préfet ne réagit pas", résume le représentant de l'association de défense de l'environnement.

Classé Seveso seuil haut, soit un risque élevé d'accident industriel, le site de Yara, un fabricant d'engrais norvégien, a été plusieurs fois épinglé pour des fuites d'acide sulfurique. "Il y avait un refus de la part de la maison mère de faire des investissements sur le site", a pointé Jean-Christophe Gavallet.

Des risques pour la faune, estime France Nature Environnement

Plutôt que de se mettre aux normes, la multinationale a préféré fermer son usine et implanter sur ce site une immense plateforme de stockage d'engrais importés du monde entier, indique France Bleu Loire Océan. Vendredi 29 mars, la préfecture a demandé à l'entreprise de réaliser des prélèvements d'eau en Loire et dans les rejets de Yara, assurant que "les flux estimés à ce stade par l’exploitant n’amènent pas à craindre de conséquences environnementales au vu des débits du fleuve".

"On ne peut pas faire confiance à Yara parce qu'elle se place systématiquement en situation de délinquance", avertit pourtant le président de France Nature Environnement Pays de la Loire. "Le plus grave, c'est entre l'usine et la Loire, où il y a des marais qui, eux, vont se retrouver en surcharge, avec des risques pour la faune", se désole-t-il.

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