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"Si on ne se mobilise pas, on n'a plus qu'à pleurer et tout accepter !": à Paris, un cortège familial et populaire contre le projet de réforme des retraites

Première mobilisation le week-end pour faire venir plus de monde, la manifestation de ce samedi a connu un regain d’affluence.
Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des manifestants protestent contre le projet de réforme des retraites, à Paris, le 11 février 2023. (DENIS CHARLET / AFP)

Samedi 11 février, dans le cortège parisien de la manifestation contre le projet de réforme des retraites, beaucoup de familles. Patrice, 60 ans bientôt, est par exemple venu avec sa fille : "Cela lui fait de l'expérience, et elle en aura d'autres, sûrement, sourit-il. Et c'est une bonne découverte pour elle, même si elle n'a pas conscience de ce qui se passe. Elle vient de croiser sa maîtresse ! C'est amusant !" Qu'en tirer, comme leçon ?

"Elle en tirera une leçon de solidarité, qu'il y a des gens qui sont dans la rue pour dire non, pour dire qu'ils ne sont pas d'accord, sans violence."

Patrice

à franceinfo

Et puis, manifester pendant la semaine, cela coûte cher, rajoute cette cadre bancaire, et au moins, dit elle, quand on défile le week-end, on n'a pas de retenues de salaire : "Moi j'ai perdu deux jours de travail. Là, heureusement que c'est un samedi, ça m'arrange ! C'est aussi important, dans cette situation de baisse de pouvoir d'achat..."

"On perd quasiment 150-170-180 euros, mais le jeu en vaut la chandelle : si on ne se mobilise pas, on n'a plus qu'à pleurer et puit tout accepter !"

Une manifestante cadre bancaire

à franceinfo

Sa colère est telle qu'elle sait déjà qu'elle redescendra dans la rue le 16 février et elle soutient l'appel de l'intersyndicale qui demande de mettre la France à l'arrêt le 7 mars.

"Si on bloque pas, on n'obtiendra rien"

Pour Daniel, gardien d'immeuble, c'est la bonne méthode : "C'est ce qu'il faut faire de toute façon, assure-t-il. Manifester comme on le fait actuellement, c'est gentillet. Mais si on ne bloque pas, on obtiendra rien, malheureusement. Ce gouvernement ne comprend que quand on est à l'arrêt, ou qu'on casse. Et malheureusement, c'est ce qui va finir par arriver, je le crains. Je ne le cautionne pas, mais je le crains malheureusement."

Si la jeunesse continue de se mobiliser, le gouvernement finira par céder, veut croire Elisa, une étudiante : "Je suis totalement d'accord parce qu'aux grands maux, les grands moyens ! Pour l'instant, la manifestation elle a un aspect davantage symbolique. Donc certes au niveau du gouvernement, ils sont sur leur trône, ils nous regardent d'en haut et ils s'en fichent. Bloquer le pays, çac'est un dans tous les secteurs, ça va donner de la légitimité !" Une légitimité, dit elle, à demander l'annulation pure et simple de la réforme des retraites.

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