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Rencontre des syndicats avec Elisabeth Borne : "Nous sommes fermes sur nos revendications", indique Force ouvrière

Les représentants des cinq syndicats représentatifs sont reçus tour à tour jusqu'à mercredi par Élisabeth Borne. L'exécutif souhaite "renouer un dialogue apaisé et constructif" avec les partenaires sociaux, sans leur imposer d'"ordre du jour précis".
Article rédigé par franceinfo
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Michel Beaugas, secrétaire confédéral du syndicat Force ouvrière (FO) (à gauche), et Frédéric Souillot, secrétaire général du syndicat FO, avant leur entretien à Matignon avec la Première ministre Elisabeth Borne, le 16 mai 2023. (BERTRAND GUAY / AFP)

"L'ambiance était républicaine. La Première ministre savait ce qu'on venait lui dire. Nous sommes fermes sur nos revendications", a déclaré mardi 16 mai sur franceinfo Michel Beaugas, secrétaire confédéral de Force ouvrière, après sa rencontre avec Elisabeth Borne à Matignon. Force ouvrière et la CFDT ont été reçus dans le cadre de rencontres bilatérales en attendant la 14e journée de manifestations contre la réforme des retraites dont ils exigent le retrait. Ce mercredi, ce sera le tour de la CFTC, de la CGT et de la CFE-CGC. 

franceinfo : Quelle était l'ambiance lors de cette rencontre avec la Première ministre ?

Michel Beaugas : L'ambiance était républicaine. La Première ministre savait ce qu'on venait lui dire. Nous sommes fermes sur nos revendications. L'échange a été courtois mais ferme sur les positions des uns et des autres. Nous avons d'ores et déjà demandé le retrait de la réforme des retraites ou en tout cas sa mise en sommeil pour pouvoir discuter des vrais sujets, c'est-à-dire l'emploi, l'emploi des jeunes, des seniors mais aussi l'augmentation des salaires dans le privé ou dans le public. Notre système est assis sur les cotisations elles-mêmes assises sur les salaires et plus on augmentera les salaires et mieux nous aurons un équilibre dans notre système de retraites.

Que vous a-t-elle répondu la Première ministre ?

Sur la réforme des retraites, elle a rappelé le positionnement du gouvernement. Sur l'augmentation des salaires, elle nous a renvoyées à la négociation collective tout comme sur l'emploi des seniors. En fait, le gouvernement souhaite qu'on entre en négociation avec le patronat sur les grands sujets, un peu en se défaussant sur les partenaires sociaux sur ce qu'elle n'a pas su faire avant la mise en œuvre de cette réforme des retraites. Sur les salaires, ça fait trop longtemps que le point d'indice dans la fonction publique est gelé et on lui a dit qu'il fallait conditionner les aides aux entreprises. Ça ne peut pas être gratuit, les aides ne peuvent pas être distribuées aux actionnaires. Ça doit servir à l'amélioration de l'emploi dans ce pays. Nous avons remis tout un cahier de revendications à la Première ministre sur la formation professionnelle, l'assurance-chômage, mais le préalable, c'est bien le retrait de cette réforme.

Élisabeth Borne appelle à l'ouverture du dialogue ?

Le dialogue qu'on nous a proposé ce n'est pas vraiment un dialogue avec le gouvernement, c'est plutôt avec le patronat. On nous a demandé si on était prêts à participer à des réunions multilatérales mais ce qu'on a dit c'est que pour nous tant qu'il y aura la réforme des retraites, nous ne sommes pas encore prêts à aller nous mettre autour d'une table pour discuter et négocier avec le gouvernement. Il faut d'abord retirer cette réforme puis éventuellement nous verrons. Je rappelle qu'il y a un appel de l'intersyndicale à une manifestation et à la grève le 6 juin, puis il y a un projet de loi déposé par un groupe parlementaire qui demande l'abrogation de la réforme et toute réunion avant ces deux dates, le 6 et le 8 juin, est prématurée pour nous. L'intersyndicale est solide et s'il doit y avoir une décision après ces deux dates, nous la prendrons en intersyndicale.
 

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