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Réforme des retraites : "Mon objectif, c'est que les salariés n'arrivent pas cassés à la retraite", assure Élisabeth Borne

La Première ministre, Élisabeth Borne, a défendu son projet de réforme des retraites samedi sur France Inter.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La Première ministre, Élisabeth Borne, le 14 janvier 2023 sur France Inter. (FRANCEINTER / RADIOFRANCE)

"Mon objectif, c'est que les salariés n'arrivent pas cassés à la retraite", assure samedi 14 janvier sur France Inter la Première ministre, Élisabeth Borne. La cheffe du gouvernement a officiellement présenté mardi sa future réforme des retraites, qui prévoit de reporter l'âge légal de départ de 62 à 64 ans d'ici 2030. Ce projet du gouvernement prévoit notamment la création " d'un fonds d'1 milliard d'euros pour aménager les postes de travail et prévenir la pénibilité", explique Élisabeth Borne. Il s'agit ainsi "d'investir massivement dans la prévention de l'usure professionnelle" . Elle soutient également que l'exécutif entend bien "améliorer le compte professionnel de pénibilité", "en assouplissant les critères par exemple sur le travail de nuit et en permettant des reconversions".

Dans cette logique de prévention, la Première ministre met en avant le "suivi médical renforcé à partir de 45 ans" qui permettra, selon elle, de "détecter les signes d'usure professionnelle" et donc d'envisager "un départ anticipé à la retraite". Pour mener à bien ces suivis, "il faudra recruter des médecins du travail et des infirmières". Élisabeth Borne se prononce également en faveur d'une "visite médicale vers 60 ans pour ceux qui sont dans des métiers difficiles afin de décider, le cas échéant, un départ [à la retraite] à 62 ans".

Autre mesure prévue au sein de la future réforme des retraites, un "index senior" qui permettra "d'évaluer la politique des entreprises en toute transparence à l'égard des seniors". Pour cela, Élisabeth Borne insiste sur l'importance "du dialogue" et appelle les employeurs à s'emparer du sujet de l'emploi des seniors. "Il y a des enjeux de formation des seniors, des enjeux sur la qualité de vie au travail, sur l'aménagement des parcours professionnels au sein de l'entreprise", indique la Première ministre. Cet index "montrera si les entreprises proposent des formations aux seniors, si elles font des ruptures conventionnelles" pour les seniors. Pour l'instant, la réforme ne prévoit pas de sanction à l'égard des entreprises qui ne joueront pas le jeu et ne rempliront pas les conditions de cet index, sauf si elles ne le publient pas. Élisabeth Borne reconnaît qu'il s'agit d'un "sujet compliqué" : "Il faut voir comment cela peut donner lieu à des sanctions", avance-t-elle, demandant "aux entreprises de se saisir du sujet".

Élisabeth Borne détaille par ailleurs la revalorisation des petites pensions à 1 200 euros, soit "85% du Smic". La Première ministre précise que ce montant comprend "la retraite de base et la retraite complémentaire". Pourront en bénéficier les retraités qui "ont eu une carrière complète autour du Smic, et qui ont la pension minimale aujourd'hui", établie à 1 070 euros. Si cette revalorisation représente 100 euros de plus par rapport à l'actuelle pension minimale, sa proportion ne sera, cela dit, "pas la même" selon le nombre d'années cotisées, notamment entre "ceux qui ont cotisé 42 ans et ceux qui ont cotisé 30 ans", indique Élisabeth Borne.

La Première ministre répond par ailleurs aux critiques d'injustice émanant de la gauche. "Je ne peux pas laisser dire que cette réforme pénaliserait les personnes modestes, c'est exactement le contraire", lance-t-elle. Élisabeth Borne soutient ainsi que "les 20% de Français les plus modestes sont ceux auxquels on demande le moins de travailler plus longtemps" et seront donc les moins touchés par le report de l'âge de départ à la retraite. À cela s'ajoute la revalorisation des pensions de retraite qui concernera "les 40% de Français les plus modestes", sachant que "30% de Français les plus modestes auront l'augmentation la plus importante" de leur pension. A contrario, "les 50% de Français les plus aisés auront le plus à décaler l'âge de départ à la retraite", argumente la cheffe de l'exécutif.

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