Réforme des retraites : le grand "bouleversement" au sein des entreprises où des salariés vont devoir travailler quelques mois de plus
Avec la réforme des retraites, Noël Gouteux, bientôt 60 ans, va devoir travailler six mois de plus. Ce salarié en carrière longue avait pourtant tout prévu pour une retraite dès la fin de l'année : "Le but, c'était de vendre la maison pour partir du côté des parents de ma femme et ma femme demander une mutation". La loi promulguée samedi 15 avril par Emmanuel Macron entrera en vigueur le 1er septembre et de nombreuses entreprises vont devoir rapidement organiser le report du départ de certains salariés.
Ce cadre dans le dessin industriel cherche désormais un compromis avec son employeur : "On pourrait s'arranger pour que je reste en télétravail, mais bon, il faudrait quand même que je revienne au moins une fois par semaine. C'est compliqué, mon chef a du mal à trouver des gens qui font mon métier et donc lui ne veut pas que je parte. Ça l'arrange, six mois de plus".
Que faire des nouveaux agents recrutés ?
Mais d'autres patrons, notamment dans la fonction publique, planifient les recrutements bien en avance. À la mairie de Paris, Antoine Guillou, l'adjoint socialiste en charge des ressources humaines craint donc un casse-tête dans les prochains mois : "Ça pose des questions d'avoir des agents qui devaient partir en retraite, qui finalement vont devoir rester. En même temps, des concours pour l'arrivée des nouveaux agents ont déjà été organisés et donc des nouveaux agents dont les arrivées sont prévues. C'est un bouleversement de l'organisation à tous les niveaux, compte tenu des très faibles délais laissés par la loi, à la fois aux agents et aux employeurs".
Et dans le privé, plusieurs patrons prévoient d'allonger la période de transmission des compétences, entre le salarié qui partira en retraite et son remplaçant.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.