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Réforme des retraites : la promesse d’Emmanuel Macron de relever les pensions minimales pour toute carrière complète a-t-elle du plomb dans l’aile ?

Avant sa réélection, le président en campagne promettait de relever le minimum retraite des carrières complètes à 85% du Smic pour les retraités d’aujourd’hui et de demain. Mais finalement, pas sûr que tout le monde en bénéficiera.
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Relèvement des petites pensions : le 13 avril 2022 sur TF1, le président-candidat Emmanuel Macron promettait que les retraités d'aujourd'hui et de demain seraient concernés. Mais le coût le fait finalement hésiter. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Le 13 avril dernier, sur TF1, Emmanuel Macron est en pleine campagne pour sa réélection. Le président-candidat annonce vouloir augmenter la retraite minimum à 85% du Smic, soit 1 200 euros mensuels pour ceux qui ont travaillé toute leur vie, et il précise qui sera concerné : "Je veux pouvoir passer la retraite minimale pour nos retraités qui ont une carrière complète, pour les nouveaux retraités comme pour toutes celles et ceux qui sont déjà à la retraite."

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Mais neuf mois plus tard, le discours n'est plus le même. La revalorisation du minimum de pension n'est plus du tout évoquée pour les retraités actuels. Et le ministre du Travail a même assené une contrevérité la semaine dernière. Olivier Dussopt a affirmé que l'engagement du président à l'époque ne concernait que les futurs retraités. Ce qui est faux. 

Une question de coûts

Cette marche arrière est due avant tout à une question de gros sous et d'équilibre budgétaire. Revaloriser les petites pensions à 1 200 euros représente une dépense importante. Et plus on embarque du monde, plus cela fait grimper la note. Le ministère du Travail a évalué les deux options : si les retraités actuels et futurs sont concernés, cela coûtera jusqu'à trois milliards d'euros par an en 2030. En revanche, si on limite la mesure aux futurs retraités, c'est un milliard d'euros, soit une facture divisée par trois. C'est donc cette dernière option qui est retenue aujourd'hui par l'exécutif.

Le gouvernement n'a pas encore rendu formellement son arbitrage, mais ce revirement va faire beaucoup de déçus, car les retraités qui touchent un minimum de pension sont bien plus nombreux qu'on ne le croit. En 2016, ils étaient près de six millions, soit près d'un tiers des retraités, tous régimes confondus. Les femmes sont d'ailleurs bien plus concernées que les hommes, parce qu'elles ont touché des salaires moins élevés pendant leur carrière et qu'elles le payent, une fois à la retraite.

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