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Témoignage Réforme des retraites : Olivier s'inquiète de son avenir avec une petite pension et raconte son "sentiment de déclassement social"

Le relèvement des pensions promis par Emmanuel Macron va-t-il concerner les personnes déjà à la retraite ? Rien de sûr, mais la mesure est espérée par beaucoup de retraités.
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
En France, ils sont près de six millions de retraités à toucher un minimum de pension. Photo d'illustration. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

La réforme des retraites doit être dévoilée le 10 janvier. Parmi les engagements du gouvernement, il y a le relèvement du minimum de pension à 1 200 euros, soit 85% du Smic, pour les salariés qui ont effectué une carrière complète. Une mesure qui suscite beaucoup d'espoir chez les retraités actuels qui touchent une toute petite pension. 

>> Réformes des retraites : pourquoi Emmanuel Macron a reporté à janvier la présentation du projet

Olivier Commaret a 60 ans. Il a commencé à travailler à 16 ans comme magasinier dans le secteur privé. Il a ensuite été agent administratif dans la fonction publique, dans un hôpital psychiatrique.  En début d'année 2022, il a pris sa retraite à taux plein, grâce au dispositif carrière longue. Il touche une petite pension. Il vit en banlieue parisienne avec sa femme et c'est difficile. "Comme on n'a jamais eu beaucoup d'argent, on n'a jamais pu être propriétaire, raconte le retraité. Notre loyer principal est de 840 euros, ça ponctionne déjà la retraite de ma conjointe. Donc on se regarde tous les deux pour savoir lequel va mourir le premier parce qu'une fois qu'il y en a un qui partira, comment faire pour vivre ? On ne sait pas. On se retrouve dans des situations de déclassement."

"J'ai vraiment l'impression d'un déclassement social. On ne peut même pas divorcer, on est obligés de s'aimer. Les rêves sont durs, alors on essaye de rêver à notre niveau."

Olivier Commaret, retraité

à franceinfo

Tout juste retraité, Olivier Commaret se demande déjà s'il va devoir retravailler. "Je suis fatigué, je ne veux pas forcément rebosser, confie le retraité. Mais là, il va y avoir les fêtes. Je ne sais pas comment on va faire des cadeaux. Je sais qu'il faudra que je travaille à un moment donné pour avoir au moins un complément de 400 euros, rien que pour payer la mutuelle. Et puis le pouvoir d'achat, on fait des courses, c'est horrible." 

"L'inflation, c'est dur en ce moment… Une motte de beurre, c'est trois euros ! Manger cinq fruits et légumes par jour, c'est cher."

Olivier Commaret, retraité

à franceinfo

Comme près de six millions de retraités, Olivier Commaret touche un minimum de pension. Cela veut dire qu'au moment de partir à la retraite, une partie de sa pension a été portée à un seuil minimal. Il n'a rien demandé, le calcul est automatique. Dans son cas, c'est sa pension de retraite de la fonction publique qui a été augmentée. Elle est passée de 787 à 972 euros. Alors si la promesse d'Emmanuel d'augmenter le minimum de pension à 1 100 euros voit le jour, il espère toucher davantage. "Ça nous payerait la moitié de notre mutuelle chacun, calcule Olivier Commaret. C'est bienvenu, tout est bon à gratter, on va dire. C'est à gratter, ce n'est pas assez."

Mais Olivier Commaret va-t-il bénéficier de cette disposition ? Pendant la campagne, Emmanuel Macron avait promis que le relèvement du minimum de pension s'appliquerait aussi aux retraités actuels. Ce n'est plus si sûr désormais. Lorsqu'il communique, le  gouvernement n'évoque plus que les futurs retraités.   

Olivier s'inquiète de son avenir avec une petite pension - Sarah Lemoine

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