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Réforme des retraites : la caisse de grève, "c'est un outil de lutte, pas juste un symbole", assure un cheminot qui a bénéficié d'un don

Alors qu'une dixième journée de mobilisation a lieu mardi 28 mars, des salariés grévistes des Yvelines ont reçu un chèque de la part de la "Caisse de solidarité". De quoi motiver les troupes pour entamer une nouvelle semaine d'actions.
Article rédigé par Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des salariés grévistes des Yvelines reçoivent des chèques de la part de la "caisse de solidarité", à Versailles, vendredi 25 mars 2023. (SEBASTIEN RAMAGE)

"Bien sûr que c'est dur la grève, c'est très dur", confie Axel Persson, conducteur de train sur la ligne N du Transilien qui cumule déjà une quinzaine de jours de grève consécutifs contre la réforme des retraites. Et il est un peu ému, dimanche 26 mars, en apercevant les chèques géants apportés par les responsables de la caisse de solidarité : "C'est un outil de lutte, pas juste un symbole, même si c'est important, mais parce que les sommes qui nous donnent, ce ne sont pas des sommes symboliques. Ce n'est pas l'euro symbolique qu'on donne aux grévistes", glisse-t-il.

>> Réforme des retraites : comment fonctionnent les différentes caisses de grève ?

Lui et plusieurs dizaines de ses camarades cheminots de Trappes (Yvelines) vont se partager au total 15 000 euros issus de la "Caisse de solidarité", une cagnotte interprofessionnelle créée par la fédération Info'Com-CGT et Sudposte Hauts-de-Seine et qui dépasse au total les deux millions d'euros. Les dons récoltés sont distribués aux grévistes, qu'ils soient syndiqués ou non. "L'acte financier, est important", insiste Julien Gicquel, secrétaire général adjoint de la Info'Com-CGT. Mais il retient aussi certains courriers envoyés par les donateurs.

"On a des mamies, qui donnent 10 ou 15 euros, qui expliquent qu'on ne peut pas donner plus. Et ça, ça vaut tout l'or du monde".

Gérard Gicquel, secrétaire général adjoint d'Infocom CGT

à franceinfo

"Tenir encore et encore"

Autres bénéficiaires du jour de cette caisse solidaire : les électriciens gaziers des Yvelines. C'est une aide vraiment bienvenue pour pouvoir tenir dans la durée admet Morgan, le responsable départemental de la CGT Énergie, surtout pour les salariés aux plus bas échelons : "Un salaire au début, chez nous, à l'entrée, c'est 1 400 euros. Quand on perd 80 euros par jour, on sait qu'à la fin du mois, ça va être compliqué".

La remise symbolique des trois chèques géants se conclut au micro par un appel à poursuivre la grève. Matthieu Bolle Rédat, le secrétaire CGT des Cheminots de Versailles, harangue la foule de militants réunis à côté de la gare qui agitent des drapeaux syndicaux : "Il va falloir renvoyer la patate pour tenir toute la semaine, et encore et encore, jusqu'au retrait total du projet". Pas question donc pour ces grévistes de céder, et tous iront, bien sûr, manifester mardi 28 mars pour la dixième journée de mobilisation.

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