"Même nous, on en a marre" : des élèves d'Henri-IV opposés au 49.3 sur la réforme des retraites bloquent l'entrée du lycée
Une rangée de poubelles érigées en barricade bloquait, vendredi 17 mars au matin, l'entrée principale du lycée parisien Henri-IV, l'un des établissements publics les plus prestigieux de France. Perchés dessus, les élèves dansent, chantent des slogans révolutionnaires. C'est la première fois qu'ils se mobilisent. Leur colère est attisée par l'utilisation du 49.3 par le gouvernement pour faire passer le texte sur la réforme des retraites. "J'ai trouvé ça complètement aberrant, raconte Tara, lycéenne, et absolument pas démocratique, parce que le gouvernement n'a pas entendu la voix des Français. Mais le combat continue. Nous, on est très déterminés à faire entendre notre voix et à faire entendre la voix de toute la jeunesse. Parce que nous serons concernés plus tard."
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Comme dans une cinquantaine de facultés ou d'écoles en France, des lycéens réagissent par des mouvements de blocage ou d'occupation de locaux. Mobiliser toute la jeunesse, c'est de cette manière que ces élèves à Henry-IV espèrent faire plier le gouvernement. Quelques étudiants de la Sorbonne ont d'ailleurs rejoint la mobilisation. "On a besoin d'être là en soutien de tous ceux qui bloquent et qui se mobilisent contre la réforme des retraites, confirme Romain étudiant en licence de géographie. "C'est important d'être solidaires et de s'aider dès qu'on peut."
"L'utilisation du 49.3 nous a un peu assommés et pris de court. Maintenant, il faut se mobiliser, faire pression sur le gouvernement et sur le président pour que le projet de loi soit retiré."
Romain étudiant en licence de géographieà franceinfo
Ce soutien étudiant donne de l'espoir à Razi, élève de première : "C'est bien qu'on ait une solidarité entre étudiants et lycéens, ça fait plaisir, ça montre qu'on n'est pas seuls. Ça nous encourage aussi à continuer pour faire comprendre, avec un peu de chance, au gouvernement que la population est contre sa réforme." Avec un peu de chance, dit Razi car la question qui se pose maintenant, c'est de tenir dans le temps. Pas si simple. "On espère pouvoir refaire des blocus, mais je pense que ce n'est pas très réaliste, reconnaît Naé. Cela demande vraiment beaucoup d'efforts et les gens ont trop envie de travailler, malheureusement ! Mais déjà, rien que le fait que ça se soit passé une fois, montre que même nous, on en a marre !"
Ces lycéens n'appellent pas au blocage de l'établissement parisien lundi pour le début des épreuves de spécialité du bac. Ils comptent sur la mobilisation des travailleurs, sur les grèves et les manifestations. La prochaine mobilisation intersyndicale se tiendra jeudi 23 mars. En attendant, ils peuvent aussi compter sur le soutien des automobilistes qui passent devant leur lycée.
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