Emmanuel Macron "à disposition de l'intersyndicale" : "Il vit dans un monde parallèle", "Je n'appelle pas ça une main tendue", réagissent les syndicats
"Tout ça n'est pas sérieux", s'indigne samedi 25 mars sur franceinfo François Hommeril, président de la CFE-CGC, en réponse aux propos d'Emmanuel Macron qui s'est dit vendredi "à disposition de l'Intersyndicale" pour discuter des questions liées au travail. François Hommeril ferme la porte à la proposition du chef de l'État de recevoir les syndicats pour évoquer d'autres sujets que la réforme des retraites.
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Le président du syndicat des cadres accuse Emmanuel Macron d'être "toujours décalé" et d'avoir "ce même disque qui tourne". Selon François Hommeril, le chef de l'État "essaie toujours de reprendre à lui les événements, mais tout lui a échappé". "Il vit dans un monde parallèle", assène le président de la CFE-CGC.
François Hommeril pointe du doigt l'attitude d'Emmanuel Macron : "Il n'est pas capable de se rendre compte que tout l'argumentaire de sa réforme, tout ce qu'il considère comme la rendant nécessaire, n'existe plus et a été déconstruit par des analystes, des experts, par nous-mêmes qui avons l'expérience de ces sujets-là." Il appelle l'exécutif à "retirer cette réforme" des retraites, qui n'a selon lui "rien d'urgent". François Hommeril préfère "travailler sur les vrais sujets qui ont un impact sur la situation financière du régime, comme l'emploi des seniors", puis voir "dans un an s'il est vraiment nécessaire de faire des choses".
"C'est un peu osé"
"Je n'appelle pas ça une main tendue", s'insurgeait Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT vendredi sur franceinfo. En annonçant le report de la visite du roi britannique Charles III en France, Emmanuel Macron s'est dit "à disposition de l'intersyndicale" après la décision que doit rendre le Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites. "Il affirme qu'il veut 'attendre l'avis du Conseil constitutionnel pour nous rencontrer, mais ce n'est pas ce que demande l'intersyndicale, rétorque la syndicaliste. Nous souhaitons un retrait de cette réforme."
Lors d'une conférence de presse à Bruxelles, le chef de l'État, s'est dit prêt "à avancer sur des sujets comme l'usure professionnelle, les fins de carrière, les reconversions, l'évolution des carrières, les conditions de travail, les rémunérations dans certaines branches". Une proposition de dialogue qui indigne Céline Verzeletti.
"Je trouve que c'est un peu osé de nous demander de parler maintenant de l'usure professionnelle et des fins de carrière alors qu'on sait que ces thématiques vont être plus difficiles avec cette réforme des retraites."
Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGTà franceinfo
L'intersyndicale appelle à une dixième journée de mobilisation mardi 28 mars avec des grèves reconductibles partout en France. La secrétaire confédérale ne souhaite "pas aborder d'autres questions" avec le chef de l'État tant qu"'il n'a pas retiré la réforme des retraites".
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