Hausse des tarifs des mutuelles : "Les dépenses de santé ont plus que doublé en vingt ans", justifie la Fédération nationale de la Mutualité française
Selon Éric Chenut, président de la Fédération nationale de la Mutualité française, le report de l'âge de départ à la retraite à 65 ans "aura des conséquences pas anodines" pour les mutuelles, avec des impacts "plus élevés en matière de prévoyance".
"Les dépenses de santé ont plus que doublé en vingt ans", explique jeudi 5 décembre sur franceinfo Éric Chenut, président de la Fédération nationale de la Mutualité française, alors que les tarifs des mutuelles vont augmenter en moyenne de 4,7% cette année. Cette hausse des cotisations "se justifie pleinement" en raison des augmentations des remboursements pris en charge par les mutuelles.
Selon Éric Chenut, la hausse des dépenses de santé s'explique en effet par le "vieillissement de la population, le fait que beaucoup de concitoyens souffrent de pathologie chronique et aussi parce que la médecine devient plus technique et donc coûte plus cher". Les remboursements en 100% santé, telles que les dépenses en optique, en audioprothèse et en dentaire pèsent aussi sur les comptes des mutuelles, tout comme le phénomène de "rattrapage des soins" post-confinement. Certes ces évolutions engendrent "plus de solidarité" et contribuent à faire reculer "le renoncement aux soins", mais elles "coûtent plus cher", note le patron de la Fédération nationale de la Mutualité française.
"Plus l'âge avance, plus les accidents de travail augmentent"
Si les contrats collectifs augmentent plus que les contrats des particuliers (5,7% de hausse contre 4,1%), c'est "parce que ce sont les contrats les plus en déséquilibre technique", affirme Éric Chenut. En l'état, "les cotisations ne permettaient pas de faire face à l'ensemble des prestations", ajoute-t-il.
Ces augmentations interviennent alors que les mutuelles font face à une situation financière tendue. Éric Chenut évoque notamment le dernier rapport de la Drees, publié en décembre. "Si on fait la masse des cotisations encaissées, les coûts de gestion et les prestations versées, on est en déficit de 0,2% en 2021", indique le président de la Fédération nationale de la Mutualité française. "Il faut qu'on prenne conscience collectivement que si on veut se soigner mieux et plus, les dépenses de santé vont continuer d'augmenter", prévient donc Éric Chenut. Il appelle donc à "prendre le virage préventif" et à faire "évoluer l'organisation du système de santé pour faire face aux besoins qui sont les nôtres".
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