Grève du 7 mars contre la réforme des retraites : quel impact pour la mobilisation des routiers ?
C'est la promesse de l'intersyndicale opposée à la réforme des retraites : "mettre le pays à l'arrêt", ce mardi 7 mars. C'est la sixième journée de mobilisation contre le projet de loi du gouvernement en ce moment discuté au Sénat. La CGT espère un mouvement reconductible et une généralisation de la grève à tous les secteurs.
Sur les routes, la journée s'annonce perturbée avec une mobilisation des routiers, appelés par tous leurs syndicats à bloquer les camions et à organiser des barrages filtrants partout dans le pays.
Un mouvement reconductible chez les routiers ?
Ces routiers grévistes ne seront pas dans les cortèges des manifestations, mais sur les ronds-points ou aux portes des grands centres logistiques pour empêcher la circulation des poids lourds. Leur chargement déchargement seront impossibles dans de nombreux sites, prévoit Christophe Denizot, secrétaire général de Sud Solidaires Transport : "C'est une mise à l'arrêt des camions, on va jouer sur l'économie en bloquant le système de fret qui est proposé par les transporteurs routiers. On va essayer de faire en sorte que les voitures puissent circuler, sans trop de soucis."
"Les camions seront à l'arrêt un peu partout dans des sites stratégiques. On veut montrer au gouvernement qu'on est déterminé."
Christophe Denizot, secrétaire général de Sud Solidaires transportsà franceinfo
Des barrages routiers et des blocages des plateformes logistiques
Ainsi, depuis mardi matin, une centaine de camions ont mené une opération barrage filtrant au CRT de Lesquin, à la sortie de l'A23, près de Lille, à l'appel de la CFDT. Ils laissent passer les véhicules au compte-goutte. Les routiers se préparent aussi à bloquer la zone d'activité de La Pilaterie, à Wasquehal, au nord de Lille. À Valenciennes, une opération de blocage est déjà en cours dans la zone industrielle de Prouvy. Dans le Pas-de-Calais, une centaine de transporteurs routiers bloquent l'accès à la zone industrielle du château à Carvin, au niveau de trois points.
A Rennes, 150 étudiants et routiers organisent depuis cette nuit un blocage sur un important axe routier, avec des barricades et des feux de poubelles. Une cinquantaine de policiers sont sur place. Près de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), des barrages sont en cours dans la zone des Châtelets à Trégueux, d'où partent les camions des éboueurs de l'agglomération de Saint-Brieuc.
En Normandie, un barrage filtrant est en cours à Caen. Trois ronds-points sont bloqués à Mondeville, Caen-Ouistreham et Ifs. La préfecture du Calvados incite à emprunter le réseau secondaire. Dans l'Essonne, plusieurs rassemblements sont en cours sur les ronds-points, notamment sur la zone d'activité de Coudray-Montceaux. Les manifestants ne laissent pas passer les camions.
En Provence, les routiers grévistes organisent des opérations de blocage sur trois sites : le centre logistique Clésud à Miramas, la plateforme logistique de Saint-Martin de Crau, et la plateforme logistique de Vitrolles, à L'Anjoly. Les grévistes empêchent le chargement et le déchargement des camions. A Perpignan, une opération de blocage est en cours au rond-point du péage Sud, avec des camions en travers de la route. Une centaine de manifestants sont sur place.
"Le seul moyen de se faire entendre"
La pénibilité du métier, la colère des routiers, des ingrédients pour un mouvement reconductible, assure Bruno Lefebvre, secrétaire général adjoint de la Fédération des transports de Force ouvrière : "Si faire des opérations escargot ou des blocages de sites est le seul moyen de se faire entendre, nous le ferons". Inscrire ou non leur mouvement dans la durée.
Au-delà de cette journée d'action, les grévistes feront le choix dans des assemblées générales locales en début de soirée.
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