Réforme du secteur viticole en Europe
Il aura fallu trois jours d'âpres négociations à Buxelles pour parvenir à un compromis édulcoré par rapport à la proposition initiale de la Commission européenne. Ceci dit, c'est une véritable réforme du secteur viticole que proposent les ministres de l'Agriculture européens. Un secteur en crise, touché de plein fouet par la surproduction chronique, la baisse de la consommation domestique et la perte de parts de marché face aux vins en provenance d'Australie, d'Afrique du Sud, d'Amérique du Sud ou des Etats-Unis.
Produire en moins grandes quantités, pour privilégier la qualité, c'est le but affiché de cette réforme. L'accord prévoit ainsi l'arrachage, à titre volontaire, de vignes dans les zones sans débouchés suffisants. A partir de 2009, 175.000 hectares de vignoble devront être arrachés pour éliminer les vins de mauvaise qualité en échange de primes très généreuses.
L'accord prévoit aussi la libéralisation à fin 2015 des droits de plantation, aujourd'hui strictement réglementés. Les viticulteurs européens craignaient que cette libéralisation conduise à remplacer les petits vignerons peu performants par des gros producteurs peu préocuppés de qualité, et de conduire à une "industrialisation" de la vigne aux dépens des traditions de terroir.
Un bémol tout de même : les pays producteurs ont réussi à préserver certaines pratiques critiquables, comme la chaptalisation (ajout de sucre pour augmenter le degré d'alcool).
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