Pouvoir d'achat : le Medef salue "la responsabilité" des grands groupes comme TotalEnergies et CMA CGM
Les grandes entreprises font déjà des efforts face à l'inflation, assure Patrick Martin, le président délégué du Medef. TotalEnergies a par exemple annoncé une nouvelle remise sur les prix de l'essence ce vendredi.
Le projet de loi sur le pouvoir d'achat a été adopté en première lecture à l'Assemblée nationale dans la nuit de jeudi à vendredi, malgré de gros points de crispation sur le sujet du coût du carburant : là où certains demandaient la baisse de la TVA, la loi ne l'inclut pas. Patrick Martin, président délégué du Medef, affirme que les grandes entreprises font déjà des efforts pour limiter l'inflation. Il salue notamment le "geste" de TotalEnergies, avec une nouvelle remise à partir du 1er septembre, "qui est beaucoup plus efficace et beaucoup plus intelligent qu'une éventuelle taxation".
franceinfo : Souhaitez-vous que les hypermarchés et les grandes surfaces fassent le même geste que Total sur le carburant, en pratiquant une remise ?
Patrick Martin : Non, il faut savoir que les grandes surfaces ne gagnent pas d'argent sur les ventes de carburant. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle elles ont pris des parts de marché très importantes. Il faut saluer le geste de Total, qui est beaucoup plus efficace et beaucoup plus intelligent qu'une éventuelle taxation parce qu'en réalité, ça n'est pas en France que Total fait l'essentiel de ses bénéfices. Donc, c'est à la fois pragmatique et utile. En réalité, les automobilistes se servent dans les stations-service de grandes enseignes de distribution précisément parce que le carburant y est vendu sans marge. Dans ces établissements, la marge est de l'ordre d'un centime par litre. Elles pourraient au mieux baisser d'un centime. De son côté, CMA CGM a fait un nouveau geste en baissant de 750 euros le prix de ses conteneurs de 40 pieds. Donc il y a une prise de conscience de la part de ces grandes entreprises qui, il est vrai à ce jour, font de remarquables bénéfices mais qui, en d'autres temps, ont pu se trouver en perte. Je pense à CMA CGM en particulier. Cela me parait bien calibré et signifie la responsabilité de ces grands groupes.
Dans cette loi, le plafond du remboursement défiscalisé des frais de transports des salariés par l'entreprise est passé de 200 euros à 400 euros. Vous allez l'appliquer ?
On va d'autant plus le faire que c'est une proposition du Medef et nous sommes d'accord avec nous-mêmes. On va le faire au bénéfice des salariés qui n'ont pas accès aux transports en commun. Mon entreprise étant essentiellement installée en province, y compris dans les petites villes, je vois tout à fait le sujet et on va l'utiliser. A contrario, ceux dont on prend en charge, même partiellement, les abonnements de transports en commun ne pourront pas y avoir accès. Enfin, il faudra que ce soit mis en place le plus possible par les entreprises qui ont la capacité financière de le faire, étant rappelé qu'à l'heure actuelle il y a un certain nombre d'entreprises dont les résultats se sont fortement dégradés. Ça sera individualisé du côté salarié et ça fera donc l'objet de discussions avec les instances représentatives du personnel. Je suis assez confiant quant au déploiement de ce dispositif.
On reproche au triplement de la prime Macron qu'elle ne soit pas assez accordée, que son montant n'est pas la question principale. Quelle est votre position ?
Ce qu'il faut surtout retenir, c'est qu'il y a par ailleurs des discussions qui débouchent, dans bon nombre de cas sur des augmentations de salaires ou de minima conventionnels assez importants. Il y a beaucoup de branches qui, d'ores et déjà, sont aux alentours de 6% d'augmentation de leur revenu minimum conventionnel. Donc cela s'ajoute aussi. Il va falloir que les entrepreneurs, en fonction de leurs moyens, en discussion avec leurs salariés et les représentants syndicaux, trouvent le meilleur équilibre.
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