Pacte : chez Somater dans la Sarthe, le CICE a servi à climatiser...
Dans cette usine de la société Somater conditionnements posée au milieu des champs, à Marolles-lès-Saint-Calais, près de Vendôme, cent cinquante millions de flacons en plastique sortent tous les ans. Ces flacons vides sont destinés à des grandes marques cosmétique comme l'Oréal ou pharmaceutiques.
Somater conditionnements, c'est une grosse PME familiale. Elle possède sept usines en France et emploie près de 300 salariés. Au printemps, elle a reçu 290.000 euros au titre du CICE, le crédit impôt compétitivité emploi. Et cette somme, et bien la direction ne l'a pas utilisée pour embaucher ou acheter des machines, elle l'a tout simplement dépensée pour climatiser l'atelier de cette usine de Marolles. "L'installation de la clim a permis de pouvoir garder nos ateliers fermés car à partir de juillet on atteignait des températures assez élevées et on était obligés d'ouvrir les fenêtres" explique Pascal Nolière, responsable qualité.
La clim, c'est bien, mais cela ne répond pas vraiment à l'objectif initial du gouvernement. Les 20 millions du crédit d'impôt emploi compétitivité étant censé aider les entreprises à recruter des salariés, les former ou bien réaliser des investissements productifs. Un argument qui ne déstabilise pas le directeur industriel de Somater, Gildas Cornic : "On n'a pas attendu le CICE pour investir et acheter des machines plus modernes. Ni pour embaucher. Mais cet investissement de climatisation, on n'arrivait pas à le mettre en priorité."
"On ne peut pas embaucher avec 420.000 euros"
L'année prochaine, Somater conditionnements devrait bénéficier de 420.000 euros supplémentaires grâce au Crédit impôt emploi compétitivité. La société va-t-elle continuer à climatiser ses usines ou bien embaucher? La réponse du président fondateur Jean-Philippe Hubin est sans ambiguïté : "*On ne peut pas embaucher avec 420.000 euros. Si on n'a pas de produits supplémentaires commandés, on n'a pas de raisons d'embaucher..."
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Et pour baisser les prix de ses produits, Jean-Philipe Hubin estime que le crédit impôt emploi compétitivité, ce n'est pas la panacée. Ce qu'il attend, c'est une baisse directe des charges sociales. La seule façon selon lui d'aider les entreprises françaises à être plus compétitives.
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