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Mobilisation sur le net contre le blocage des pubs par Free

Depuis jeudi, les quelque cinq millions d'abonnés français au fournisseur d'accès sont épargnés par les pubs présentent sur internet. Mais cette décision provoque l'émoi des éditeurs de sites qui s'inquiètent d'une perte massive de revenus.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Reuters)

La décision de bloquer les pubs pour les utilisateurs de
Free risque "de me faire perdre au minimum 2.000 à 3.000 euros par mois.
Cela représente 40% de mon chiffre d'affaires
", explique à France Info Joris
Wachloder, créateur de sites internet. Depuis l'annonce du fournisseur d'accès,
les témoignages de ce genre se succèdent sur les sites spécialisés et les
réseaux sociaux. Une bataille baptisée "". 

D'après Numérama ou Freenews, "Free prend ainsi le
risque de mettre en péril des milliers d'éditeurs de contenus sur le web
".
Plusieurs collectifs se sont lancés comme AntiBloquePubFree - "Sauvons les
Webmasters, Pas les Multinationales"
. De son côté Media Etudiant explique sur
son site que "Free met en danger 37 emplois et l'ensemble de l'accès gratuit
aux contenus sur Internet
". 

Neutralité du net et entrave commerciale

Le principal reproche fait à Free, c'est d'avoir activé le
blocage des publicités par défaut. En clair, ce n'est pas une option pour les
internautes. "Free a t'il le droit de décider à la place des internautes
si ils doivent avoir de la pub ou non? Et la neutralité du net dans tout ça ?
",
s'interroge l'un des responsables du collectif. Autre angle d'attaque contre la
décision de Free : l'entrave à une activité commerciale. Les sites internet gratuits
ne pouvant être rentable qu'en vendant des espaces de publicité.

"Otages" de la guerre entre Free et Google

Enfin, les opposants à cette option dénoncent le fait d'être
les otages d'une bataille entre Free et Google. "C'est une vieille
histoire entre Google et les opérateurs fournisseurs d'accès
", rappelle
Philippe Jannet, directeur général du GIE e-Presse, le kiosque numérique
regroupant plusieurs grands éditeurs de presse. L'opérateur cherche en effet à faire
pression sur le géant américain pour qu'il partage la valeur générée par la publicité
en ligne. D'après l'AFP, qui cite "une source proche du dossier ", le chiffres
d'affaires de Google en France est de 1,6 milliard d'euros. Et le nouveau
dispositif de Free lui coûterait "jusqu'à un million d'euros par
jour".

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