Michel Rocard : la candidature de M. Chevènement est un "coup de poignard dans le dos"
Alors que François Fillon doit dévoiler le plan de rigueur du gouvernement lundi, Michel Rocard a insisté sur l'importance de préserver la croissance du pays et a fustigé la candidature de Jean-Pierre Chevènement à la présidentielle.
François Fillon a prévenu. Le budget 2012 de la France sera l'un des plus rigoureux que la France ait connu depuis 1945. Le premier ministre dévoilera les mesures d'un nouveau plan de rigueur lundi.
Michel Rocard (PS) l'a admis lundi matin sur les ondes de France Inter : "On a pas le choix, nous sommes très endettés. Notre train de vie est au dessus de nos moyens. La France a le devoir de répondre à l'inquiétude des marchés".
Michel Rocard sur France Inter le 7 novembre 2011
Préserver nos chances de croissance
Toutefois, l'ex-premier ministre a affirmé qu'il était promordial de préserver un minimum de croissance et a regretté que ce point n'ait pas été plus discuté lors du G20. "Un des grands enjeux est de se mettre d'accord sur le fait de concevoir la rigueur dans des conditions qui ne mettent pas en cause nos possibilités de croissance demain. Parce que s'il n'y avait plus de croissance, il n'y aurait plus non plus de paiement de la dette. C'est la croissance qui finance l'impôt qui permet de payer la dette", a expliqué M. Rocard.
"De fait, nous devons faire une phase d'économies supplémentaires. Je serai très attentitf à ce qu'elle ne mette pas en cause nos chances de croissance," a-t-il soutenu.
"Coup de poignard dans le dos"
Jean-Pierre Chevènement est un "nationaliste qui n'a pas de solidarité vraie avec la gauche", a estimé M. Rocard, en fustigeant la candidature de l'ancien ministre de l'Intérieur à l'élection présidentielle. Il "défend des valeurs d'un monde ancien."
"Sa candidature est une fragilisation des chances de François Hollande", "donc c'est un peu un coup de poignard dans le dos", a assuré l'ancien premier ministre.
"Mais ça n'est pas d'aujourd'hui", a-t-il poursuivi. "Je me souviens, quand il était socialiste, il réussissait à être anti-allemand, anti-américain, et pro-irakien, c'était une synthèse d'opinions internationales au moins étrange."
"Il fait une faute grave que nous risquons de payer beaucoup", a tranché M. Rocard.
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