Ursula Gauthier : "Je suis arrivée avec l’ouverture (de la Chine), je repars avec la fermeture"
Les autorités chinoises accusent la correspondante de L’Obs Ursula Gauthier d’avoir soutenu le terrorisme au Xinjiang avec un de ses articles. La journaliste réfute. Lors d'une conférence de presse donnée avant son départ pour la France ce jeudi, elle a affirmé qu’elle voulait simplement "expliquer les origines de la colère des Ouigours ", une ethnie musulmane et turcophone de cette province.
Deux journaux officiels, le Global Times et le China Daily , ont publié ces dernières semaines des articles incendiaires à propos de la journaliste. D’après Ursula Gauthier, c’est le Global Times qui a "décidé de pointer son article, de telle façon que le gouvernement, piégé, a été obligé d’entériner ce que le journal a dit ".
Pékin a donc décidé de ne pas renouveler son visa, ce qui équivaut à une expulsion, certes pas manu militari, mais une expulsion quand même. De plus, il n’y a eu aucun dialogue depuis un mois et demi. C’est la première fois depuis trois ans,que les autorités chinoises refusent de renouveler le visa d’un journaliste étranger.
Une situation "irréaliste, trop bizarre "
La journaliste a pris l'avion jeudi à une heure du matin (heure locale) et devrait arriver vendredi à 5h00, heure française. Elle a expliqué, avant son départ, qu’elle est arrivée en Chine durant une période prospère pour les journalistes de 2009 à 2011. "Je suis arrivée avec l’ouverture (du pays), je repars avec la fermeture ".
Pour Ursula Gauthier, qui parle couramment mandarin, cette situation est "irréaliste, trop bizarre ". Elle a dit regretter que la situation de la province de Xinjiang soit prise à la légère, car c’est un sujet important qui devrait concerner la France et l’Europe d’après la journaliste.
La journaliste a dit souhaiter repartir en Chine, mais ne fera pas les "excuses officielles" réclamées par les autorités chinoises.
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