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Un ancien journaliste de News of the World affirme que les écoutes étaient "largement abordées" dans la rédaction

Clive Goodman explique que les écoutes téléphoniques faisaient l'objet de discussionsouvertes dans le journal jusqu'à ce que le rédacteur en chef Andy Coulson impose le silence sur le sujet.Ces révélations pourraient à nouveau embarrasser le premier ministre conservateur David Cameron, à peine sorti de l'urgence des émeutes.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Clive Goodman, journaliste au coeur du scandale de News of the World. (CARL DE SOUZA / AFP)

Clive Goodman explique que les écoutes téléphoniques faisaient l'objet de discussions
ouvertes dans le journal jusqu'à ce que le rédacteur en chef Andy Coulson impose le silence sur le sujet.

Ces révélations pourraient à nouveau embarrasser le premier ministre conservateur David Cameron, à peine sorti de l'urgence des émeutes.

Ce dernier risque à nouveau d'être la cible des critiques pour avoir manqué de discernement en embauchant Andy Coulson, juste après son départ du News of the World en 2007. Ce dernier avait été embauché en mai 2007 en tant que conseiller pour la communication de David Cameron, alors leader des conservateurs. Il l'avait suivi à Downing Street avant d'être contraint de démissionner en janvier 2011, au moment où le scandale enflait.

Les nouvelles révélations
Les écoutes pirates étaient "largement abordées" dans les conférences de rédaction quotidiennes de News of the World, en présence du rédacteur en chef Andy Coulson, qui a occupé ce poste de 2003 à 2007, révèle une une lettre explosive d'un ancien journaliste du tabloïd britannique rendue publique mardi par la commission parlementaire chargée des médias. Cette lettre, écrite il y a quatre ans après le renvoi de Clive Goodman, vient contredire les démentis répétés des dirigeants du journal.

Andy Coulson a nié à plusieurs reprises avoir eu connaissance de au sein de la rédaction qu'il dirigeait. a pris un tour politique après qu'il fut devenu le porte-parole du premier ministre David Cameron, très embarrassé par l'affaire.

"Cette pratique était largement débattue lors des conférences de rédaction quotidiennes, jusqu'à ce que toute référence explicite soit interdite par le rédacteur en chef", écrit Clive Goodman qui suivait l'actualité de la famille royale.

Ce dernier, emprisonné en 2007 avec le détective privé Glenn Muclaire, dit qu'on lui avait proposé de conserver son emploi contre la promesse de ne pas impliquer le journal. Il avait malgré tout été licencié après sa condamnation par la justice. Furieux de son licenciement, Clive Goodman rappelle l'engagement d'Andy Coulson, dans sa lettre à la direction des ressources humaines de News International, qui chapeaute les journaux britanniques du groupe Murdoch. Il assure aussi avoir réalisé les écoutes téléphoniques "avec le soutien plein et entier" de journalistes confirmés du journal, qu'il cite, mais dont les noms ont été occultés dans le cadre de l'enquête de police.

Les Hinton, un proche collaborateur de Murdoch, est également sur la sellette. Il a reçu une copie de la lettre, mais il ne l'a pas transmise à la police. Il avait ensuite déclaré que Goodman était le seul au courant des écoutes téléphoniques.

Nouvelle convocation pour James Murdoch
La commission parlementaire des médis, chargée d'enquêter sur le scandale de News of the World, a annoncé son intention mardi de , fils de Rupert et actuel directeur adjoint de News Corp (le groupe de presse dirigé par la famille Murdoch), pour lui demander des explications. Elle avait déjà procédé en juillet à une audition fleuve sur l'affaire.

La commission a eu confirmation par écrit de Colin Myler, ancien rédacteur en chef du journal, et de Tom Crone, ex-directeur des affaires juridiques, du fait que James Murdoch était bien au courant d'écoutes de grande ampleur au sein du tabloïd. Pendant son audition en juillet devant la commission des médias, ce dernier avait assuré le contraire. Il avait nié avoir eu connaissance d'un email montrant que les écoutes au sein de News of the World n'étaient pas le fait d'un seul reporter, mais constituaient une pratique beaucoup plus répandue.

4000 personnes espionnées
La police britannique a arrêté 11 personnes dans cette affaire et les révélations ont contraint Rupert Murdoch à dont le dernier numéro est sorti le 10 juillet. Le titre est accusé d'avoir écouté les messageries téléphoniques de près de 4000 personnes depuis le début des années 2000, dont des célébrités, membres de la famille royale, et jusqu'à la messagerie d'une adolescente assassinée.

Un porte-parole de News International a indiqué mardi que le groupe "reconnaissait le sérieux des documents révélés par la police et le Parlement et était engagé à travailler de manière constructive et transparente avec toutes les autorités compétentes".

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