Rémy Pflimlin a officialisé sa prise de fonction de président de France Télévisions lundi matin devant les salariés
"J'ai traversé des tempêtes. Je vous souhaite de rencontrer des eaux plus calmes", a déclaré lors d'une brève allocution son prédécesseur Patrick de Carolis.
Le nouveau président a ensuite officialisé le départ de Patrick Duhamel, directeur des programmes, des antennes, et de l'information, numéro 2 du groupe public.
Rémy Pflimlin a souhaité bonne route à Patrick Duhamel, présent lors de la passation, soulignant que la fonction qu'il occupait allait changer.
En cinq ans à la tête de France Télévisions, Patrick de Carolis a dû affronter quelques crises, dont la fin de la publicité sur ses chaînes, annoncée début 2008 par le chef de l'Etat, à la surprise générale.
Quelques mois plus tard, Nicolas Sarkozy s'en était pris aux programmes du groupe public, qu'il avait jugé trop semblables à ceux des chaînes privées.
Rémy Pflimlin a indiqué qu'il procèderait à "un certain nombre de nominations" afin de travailler "tout de suite". De nouveaux postes seront créés, dont ceux de directeurs de chaîne (France 2, France 3, France 4, France 5, Réseau France Outre-Mer).
Le nouveau PDG s'est engagé dans un vaste chantier. Il prévoit notamment de rajeunir les audiences du groupe à une moyenne d'âge de 45 ans, au lieu de 55 ans actuellement, notamment en musclant l'offre numérique du groupe public.
Ancien directeur de France 3, Rémy Pflimlin est également ouvert à une émission de téléréalité et rêve d'un journal télévisé "européen". Celui qui a lancé le feuilleton à succès de France 3, "Plus belle la vie", souhaite renouveler l'expérience avec une autre série.
Les syndicats s'interrogent sur le financement de ce chantier, puisque le contexte reste relativement flou quant à la suppression totale de la publicité des écrans, d'ici à la fin de 2011.
D'ores et déjà, M. Pflimlin sait qu'il bénéficiera d'un surplus de recettes publicitaires de 70 millions d'euros, laissé par l'équipe de Patrick de Carolis.
Arlette Chabot, qui quitte le poste de directrice de l'information de France 2, sera remplacée par Thierry Thuillier, directeur de la rédaction d'I-TELE (groupe Canal+)
Damien Cuier, directeur général chargé de la gestion, des finances et des ressources humaines, part également. La gestion et les finances seront désormais gérées par Martin Adjari, directeur général adjoint de l'Opéra de Paris.
Jean Réveillon sera le "conseiller spécial" du président Pflimlin . Il conseillait auparavant Patrick de Carolis sur les nouveaux projets.
Patrice Papet devient directeur général à l'organisation, au dialogue social et aux ressources humaines, poste qu'il occupait à Radio France.
Bruno Patino, ancien patron de France Culture, réfléchira au développement numérique.
Claude-Yves Robin, directeur général en charge du marketing et de la communication, aura une mission identique à France 2.
François Guilbeau sera directeur général en charge des technologies, de la fabrication et des développements numériques, à France 3.
Emmanuelle Guilbart, ancienne patronne des chaînes du groupe Lagardère (Gulli, Virgin 17, Tiji...) prend les rênes de France 4
Claude Esclatine, patron du groupe de promotion de cinéma AllôCiné, dirigera France Ô et des chaînes Outre-mer.
Dans une lettre au personnel, Rémy Pflimlin a annoncé d'autres "modifications dans l'organisation" du groupe d'ici la fin de l'année.
Il rencontrera les syndicats jeudi et souhaite voir "dans les plus brefs délais" les familles des journalistes Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, otages en Afghanistan depuis fin décembre.
"L'indépendance est consubstantielle au service public"
Lundi soir, invité du journal télévisé de France 3, Rémy Pflimlin a confirmé qu'il souhaitait rajeunir l'audience des chaînes du groupe audiovisuel public. "L'objectif est de toucher tous nos concitoyens, y compris les plus jeunes qui regardent moins la télé". Comment ? En développant une politique attractive "sur le numérique".
Concernant les chaînes, il a indiqué qu'il souhaitait "réfléchir à la personnalité propre des chaînes" et "prendre des risques".
A propos de sa nomination par le chef de l'Etat, une première, et aux doutes qui pourraient en découler, il a assuré que "l'indépendance est consubstantielle au service public" et garantie par "le professionnalisme des équipes".
Enfin, concernant le sort des deux otages Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, il s'est dit "raisonnablement optimiste", assurant qu'il reprenait le dossier et allait "développer les contacts, mobiliser la maison" et "tout faire de retrouver ces deux collaborateurs".
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