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Récit de neuf jours de "cauchemar" dans Homs - William Daniels, sur France Info

Il a atterri vendredi à Paris avec Edith Bouvier. Le photo-reporter William Daniels raconte pour France Info le siège de Homs, l’épreuve qu’ils ont vécu, bloqués pendant neuf jours dans le quartier pilonné de Bab Amr, et l’incroyable route qu’ils ont du prendre pour tenter de s’extraire de cette ville syrienne assiégée.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Franceinfo (Franceinfo)

Mercredi. William Daniels et Edith Bouvier sont installés
depuis la veille dans un bâtiment transformé en centre de presse à Bab Amr, un
quartier sous les bombes au sud-ouest de
la ville syrienne de Homs. Ils sont avec Remy Ochlick, photoreporter Français, Paul Conroy,
également photographe, et deux journalistes de guerre, Marie Colvin et Javier Espinosa.
Un peu avant 8h30 le matin, le centre de presse est pris sous un
bombardement. Le photoreporter a la conviction que les journalistes étaient
ciblés.

Jeudi. Dans un hôpital de campagne, les médecins peuvent faire une
radio, stabiliser la jambe et donner de la morphine à Edith Bouvier, qui est
prise en charge avec les rescapés dans une maison située tout près de l’hôpital.
Deux infirmiers se relayent jours et nuit à son chevet. Les journalistes sont  dans un appartement, cernés par des
bâtiments  sensés les protéger des
bombardements. Là, ils enregistrent la vidéo dans laquelle ils demandent une
évacuation sanitaire. Cette vidéo a été décidée en commun entre les journalistes. A
aucun moment William Daniels n’a le sentiment d’avoir été instrumentalisé par
les insurgés.

Vendredi. Deux jours après le bombardement du centre de presse, des
ambulances du Croissant Rouge syrien entrent dans Bab Amr. Il propose de
conduire le groupe jusqu’aux véhicules du comité international de la Croix Rouge resté à 500m de là. Les journalistes font le choix de refuser. Ils n’ont
pas confiance en le Croissant Rouge Syrien. Ils ont la conviction que la Croix Rouge, avec laquelle ils ont pu avoir une liaison radio, va obtenir d’ici peu
l’autorisation d’avancer.

Dimanche soir . Les journalistes font le choix de quitter le
quartier par le seul chemin clandestin encore viable, un étroit tunnel d’un mètre soixante de haut et long de trois kilomètres. Edith Bouvier est fixée
à un brancard avec du scotch. Beaucoup d’autres blessés fuient ce soir là par
la canalisation. Et les soldats de l’armée régulière font feu, alors que les
deux Français s’approchent de la sortie.

Edith Bouvier et William Daniels vont être sauvés grâce à une
petite moto qui sert à transporter des blessés ou du matériel dans la
canalisation.

Lundi matin. Des insurgés leur proposent une troisième voie tout
aussi risquée. Cette route reste secrète. Ce qui est sûr, c’est qu’elle est
guidée par l’armée libre, aucune trace de militaires français pour cette
sortie.

Aujourd’hui . Edith Bouvier va bien, dit William Daniels. Son
opération, qui a été retardée, devrait avoir lieu demain ou mercredi. Elle ne
devrait avoir aucune séquelle. Soulagé, William Daniels, qui a en permanence
veillé sur elle, souhaite maintenant rendre hommage à son ami Rémy Ochlick et à
ces habitants de Bab Amr qui les ont soutenus et qui sont restés dans cet enfer.

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