Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature
A vrai dire, il n'a pas eu besoin d'attendre le prix Nobel pour devenir un monument de la littérature. A 74 ans, Mario Vargas Llosa, écrivain d'origine péruvienne, naturalisé espagnol, figure dans de nombreuses bibliothèques. Et finalement, le prix que vient de lui décerner le comité Nobel est un peu une surprise, sur le mode : “plus personne ne s'y attendait”.
_ Jusqu'à présent, il se consolait, en quelque sorte, avec le prix Cervantès, la plus prestigieuse distinction de la littérature hispanophone.
Avec Mario Vargas Llosa, le comité Nobel distingue donc un homme qu'il avait oublié. Il distingue surtout un observateur de la “cartographie des structures du pouvoir”, pour reprendre les attendus du prix. Ancien élève d'une académie militaire, il s'attachera en effet à décrire et à dénoncer la façon dont un pouvoir s'impose à travers ses rites et ses brimades. C'est le sujet du roman qui l'a fait connaître, La ville et les chiens , publié en 1963, et qui retrace la vie de cadets militaires. Il s'y attaquera encore dix ans plus tard dans Pantaléon et les Visiteuses, attaque au vitriol contre la religion et le militarisme.
Auteur d'une trentaine d'ouvrages, il a aussi connu le succès avec des romans comme Conversation à la cathédrale, ou La tante Julia et le scribouillard , roman en partie autobiographique, qui raconte son premier mariage avec sa tante. Selon le comité Noble, “c'est un conteur qui a développé l'art de raconter d'une façon fantastique”
L'écrivain est aussi un homme d'action et de conviction. D'abord journaliste, il est séduit par la politique. Et son premier amour en la matière est Fidel Castro. Il ira vivre à La Havane jusqu'à sa rupture avec le leader maximo en 1971. Il rejoint alors l'autre bout de l'échiquier politique, et devient un porte-drapeau du libéralisme. Le sommet de sa carrière politique sera sa candidature à l'élection présidentielle péruvienne en 1990. Sèchement battu par un inconnu, Alberto Fujimori. Il quitte son pays et s'installe à Madrid. Il obtiendra la nationalité espagnole en 1993. Depuis, il écrit des tribunes dans différents journaux espagnols et sud-américains, fustigeant les mouvements de gauche ou progressistes.
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