Les bombes à sous-munitions bientôt interdites, pas les mines
C'est un grand premier pas. Le projet de convention mis au point hier à Dublin par 111 pays interdit aux Etats signataires d'“employer d'armes à sous-munitions; mettre au point, produire, acquérir de quelque autre manière, stocker, conserver ou transférer à quiconque, directement ou indirectement, des armes à sous-munitions; assister, encourager ou inciter quiconque à s'engager dans toute activité interdite à un Etat partie en vertu de la présente Convention”, comme le précise le texte final. L'article 3 prévoit que chaque Etat s'engage à détruire ses BASM “le plus vite possible et au plus tard huit ans” après l'entrée en vigueur de la Convention. Mais le texte prévoit des dérogations. Il sera signé à Oslo les 2 et 3 décembre prochains.
Les bombes à sous-munitions (BASM) sont en fait des bombes dans la bombe. Des petites munitions - moins de 20 kilos - sont placées dans un container, qui les disperse lors de son largage, produisant un effet dévastateur. Mais 5 à 30% de ces sous-munitions n'explosent pas au moment de leurs lancements. Elles se perdent alors dans la nature et sautent parfois plusieurs années après, tuant ou mutilant non pas des adversaires, mais souvent des civils. Le Laos, l'Afghanistan, l'Irak, le Liban ou la Bosnie sont pollués par ces pièges mortels, qui frappent de nombreux enfants qui jouent avec.
Grands absents
Le projet de convention ne s'applique qu'“aux petites bombes explosives qui sont spécifiquement conçues pour être dispersées ou libérées d'un lanceur fixé à un aéronef”. Les mines ne sont donc pas concernées. Même s'il est présenté comme “un texte ambitieux” par ses rédacteurs, il s'agit donc d'un compromis. Son ambition première est sans doute d'obliger les grands pays producteurs de bombes à sous-munitions, à fragmentation et autres mines à le signer. Des pays qui ont boudé les discussions à Dublin, comme les Etats-Unis, la Chine, la Russie, l'Inde, le Pakistan et Israël.
Grégoire Lecalot, avec agences
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