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Le site d'informations en ligne, l'un des pionniers du genre, va déposer son bilan près de cinq ans après sa création

Faute de moyens suffisants, la liquidation pourrait être prononcée à la fin du mois par le tribunal de commerce, a déclaré mardi Xavier Monnier, un des fondateurs du site."L'hebdomadaire sortira comme prévu vendredi 14 janvier", a-t-il précisé. Bakchich avait lancé en 2009 une version "papier" hebdomadaire, vendue en kiosque et sur abonnement.
Article rédigé par France2.fr
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Une édition papier de Bakchich parue en octobre 2010 (Bakchich)

Faute de moyens suffisants, la liquidation pourrait être prononcée à la fin du mois par le tribunal de commerce, a déclaré mardi Xavier Monnier, un des fondateurs du site.

"L'hebdomadaire sortira comme prévu vendredi 14 janvier", a-t-il précisé. Bakchich avait lancé en 2009 une version "papier" hebdomadaire, vendue en kiosque et sur abonnement.

Ces derniers mois, le site web de Bakchich ne cachait pas ses difficultés, mais avait réussi à réunir au total 3 millions d'euros, "juste de quoi survivre", a expliqué à l'AFP Nicolas Beau, directeur de la rédaction. "On aurait pu trouver une rustine pour un ou deux mois, mais en déposant le bilan, la situation est plus claire."

En novembre 2009, le site avait été déclaré en cessation de paiement et placé en redressement judiciaire. Il avait réussi toutefois à s'en sortir avec une nouvelle injection d'argent frais. Mais cela ne suffit pas pour l'instant.

"Jusqu'à la fin du mois nous continuerons de publier des infos sur le site. D'ici là, peut-être que des investisseurs extérieurs se manifesteront pour reprendre le titre et apurer le passif", a souhaité Xavier Monnier. "On jette une pièce en l'air et on verra."

"Le site, compte tenu de son ton frondeur et volontiers polémique, n'attirait guère les annonceurs, privant Bakchich de recettes publicitaires qui auraient peut-être pu l'aider", a expliqué un éditeur à l'AFP, considérant ce phénomène comme "fragilisant".

Outre ses fondateurs, le site compte parmi ses actionnaires Xavier Niel, patron de Free et repreneur du "Monde" avec environ 20%, Marc Simoncini, fondateur du site de rencontres Meetic (5%) et l'homme d'affaires Jean-Jacques Coppé (environ 20%). Il emploie une quinzaine de salariés.

"C'est dur pour Bakchich et ça montre la difficulté de faire émerger des modèles, on est tous dans l'expérimental", a réagi Pierre Haski, président de Rue89, autre site d'informations lancé environ un an après Bakchich. "On savait qu'il y aurait de la casse", a-t-il dit, interrogé par l'AFP. "Le cas de Rue89 est différent dans la mesure où notre modèle est plus diversifié, entre site d'infos et papier mais aussi des activités significatives de formations ou de services."

La semaine dernière, Bakchich avait été lourdement condamné pour diffamation après une plainte du judoka reconverti à la politique, David Douillet. Le site, qui a décidé de faire appel, avait affirmé que le député UMP figurait sur une liste de présumés exilés fiscaux au Liechtenstein. Le Tribunal de Nanterre a condamné Bakchich à verser 40.000 euros de dommages et intérêts, ce qui aggraverait la situation financière du site.
Site de Bakchich

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