Le G8 ne propose pas d'action militaire contre Kadhafi
Présidente du G8, la France, qui a semblé peu soutenue par la Grande-Bretagne, n'a pas réussi à convaincre ses partenaires de l'urgence d'un feu vert de l'ONU à une action militaire contre les forces du colonel Kadhafi qui progressent vers Benghazi, fief des insurgés.
_ Les ministres des Affaires étrangères du G8, réunis à Paris,
demandent au dirigeant libyen de “respecter les aspirations
légitimes du peuple libyen aux droits fondamentaux, à la liberté
d'expression et une forme de gouvernement représentatif”.
Faute de quoi, Mouammar Kadhafi sera confronté à des
“ conséquences extrêmes ”, disent-ils, sans toutefois mentionner
des mesures précises, notamment militaires, pour protéger la
population civile libyenne.
Accroître la pression
L'Union européenne s'était déclarée vendredi prête à examiner “toutes les options nécessaires” pour assurer la sécurité des civils libyens mais sans parvenir à surmonter les réticences de certains membres concernant une action militaire.
La complexité et les délais de mise en œuvre d'une zone d'exclusion aérienne avaient amené Nicolas Sarkozy à proposer des frappes ciblées pour clouer au sol l'aviation de Kadhafi.
Entre ces deux types de mesures, toute une gamme d'actions
peut être envisagée.
Le G8 se contente cependant d'affirmer que le Conseil de sécurité de l'Onu doit “ accroître la pression, y compris par des mesures économiques, pour faire partir M. Kadhafi”, lit-on dans le projet de déclaration finale.
_ L'absence d'intervention militaire internationale permet au
régime de Mouammar Kadhafi de se renforcer, a déploré le chef de la diplomatie française, Alain Juppé.
“Le colonel Kadhafi marque des points. Si nous avions utilisé la force militaire la semaine dernière” (...), “peut-être que le renversement en la défaveur de l'opposition ne se serait pas passé”, a-t-il expliqué. “Nous avons peut-être laissé passer une chance de rétablir la balance.”
Kadhafi a repris l'avantage
Le G8 n’est pas parvenu à s’accorder sur une intervention militaire, pendant ce temps sur le terrain, les forces pro-Kadhafi reprennent l'avantage en Libye, pilonnant la ville rebelle d'Ajdabiya (est).
Pour les insurgés, il n'y a que “deux possibilités: se rendre ou fuir”, a assuré le colonel Mouammar Kadhafi dans un entretien au quotidien italien Il Giornale.
Les forces gouvernementales ont lancé l'aviation et l'artillerie lourde contre Ajdabiya, nœud de communication stratégique et dernier verrou tenu par les rebelles avant le fief de l'opposition à Benghazi, 160 km plus au sud, coupant la route entre les deux villes.
Les combats ont fait au moins trois morts et une quinzaine de blessés.
_ En fin d'après-midi, des centaines de civils et d'insurgés fuyant Ajdabiya arrivaient à Benghazi.
Mikaël Roparz, avec agences
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