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Le CSA est trop "souvent réduit à une mission de gardien de la déontologie des programmes" selon son président

Invité du festival Médias en Seine mardi 8 octobre, Roch-Olivier Maistre a défendu le rôle du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) qui n'a selon lui pas qu'une dimension répressive.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Roch-Olivier Maistre, le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel, en janvier 2019
 (BERTRAND GUAY / AFP)

Roch-Olivier Maistre, le président du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA), a prononcé le premier discours du festival Médias en Seine dans le studio 104 de la Maison de la Radio mardi 8 octobre. Il a notamment estimé que le CSA, le régulateur des médias audiovisuels en France, était trop "souvent réduit à une mission de gardien de la déontologie des programmes". Il affirme que "la dimension proprement répressive de la régulation ne représente qu'une petite partie de l'activité du CSA".

Il explique que "le CSA a acquis involontairement une relative notoriété. Certaines séquences de radio ou de télévision peuvent défrayer la chronique. Cela occasionne des saisines massives du grand public. On nous réduit souvent à une mission de gardien de la déontologie des programmes. C'est une vision déformée." Selon Roch-Olivier Maistre, la mission du CSA est d'être un garant "de la liberté de la communication." Il poursuit : "L'objectif du législateur n'était pas de créer un censeur ni un gardien d'un quelconque ordre moral, ni de brimer les humoristes." Ainsi, Roch-Olivier Maistre affirme que pour l'année 2018, le conseil a prononcé deux sanctions et 56 mises en demeure.

Cette régulation a accompagné le formidable développement des médias audiovisuels dans les dernières décennies

Roch-Olivier Maistre

Lors de son intervention, Roch-Olivier Maistre a tenu a mettre en avant les autres rôles du CSA, notemment celui de régulateur. "Notre mission première, c'est l'autorisation et le conventionnement : nous attribuons les fréquences. Quand des opérations capitalistiques s'opèrent chez les éditeurs autorisés, le CSA doit les contrôler. Réguler, c'est aussi faire dialoguer les acteurs entre eux. Lorsque des opérateurs s'opposent, c'est essayer de rétablir la communication, être un facilitateur", précise-t-il.

Un rôle de régulateur qui a permis depuis plus de 30 ans de permettre le développement des médias audiovisuels selon le président du CSA. Il explique également qu'une dizaine de chartes ont été signées, comme celle pour lutter contre les stéréotypes sexuels dans les publicités

Roch-Olivier Maistre a également évoqué le projet de loi audiovisuel présenté en novembre en Conseil des ministres : "Nous aurons en charge les plateformes de partage de vidéos à la demande, Netflix, Amazon Prime et bientôt Disney afin qu'elles prennent part, elles aussi, au financement de la création audiovisuelle et cinématographique", détaille le président du CSA. 

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