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La rédaction du quotidien "Les Echos" en grève pour défendre son "indépendance" vis-à-vis de son actionnaire LVMH

La direction du journal économique est accusée d'avoir évincé le directeur de la rédaction en mars, et de fausser un vote sur son futur successeur.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des exemplaires du quotidien "Les Echos" en cours d'impression par l'entreprise Riccobono à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), le 12 août 2020. (MARTIN BUREAU / AFP)

Le principal quotidien économique français, Les Echos, est absent des kiosques, vendredi 2 juin, pour la première fois depuis 2007. Sa rédaction a entamé jeudi soir une grève de 24 heures. En assemblée générale, elle a été approuvée à 218 voix contre 3 et une abstention, selon la société des journalistes du titre. La société des journalistes (SDJ) exprime des inquiétudes sur l'indépendance du titre.

En mars, elle avait déjà protesté contre le départ surprise du directeur de la rédaction, Nicolas Barré, y voyant une "éviction brutale par l'actionnaire", le groupe de luxe LVMH du milliardaire Bernard Arnault, à la suite d'"articles qui auraient déplu".

"Aucun risque" assure le patron du groupe

Jeudi, elle a accusé la direction du groupe Les Echos de "vider de sa substance le droit de veto des journalistes sur la nomination d'un directeur de la rédaction prévu dans l'accord d'indépendance", signé fin 2007 entre les Echos et LVMH. Un vote doit avoir lieu d'ici à fin juin. Selon la SDJ, la liste des votants présentée par la direction pour ce futur scrutin "dépasse] largement le champ de la rédaction permanente des Echos". Elle craint une manœuvre favorisant l'abstention, qui serait favorable à la validation du candidat de l'actionnaire.

Le PDG du groupe Le Parisien-Les Echos, Pierre Louette, explique refuser d'opérer "un tri entre journalistes votants et journalistes non-votants" et avoir désigné le corps électoral "défini par la loi pour les élections professionnelles des représentants du personnel", répond-il à l'AFP. Il assure qu'"aucun risque" ne pèse sur l'indépendance des Echos, et dit "regretter" la grève, qui "n'est jamais une bonne solution".

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