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La rédaction de VSD a suspendu lundi une grève entamée début avril, dans l'attente de l'arrivée d'un médiateur
Ce dernier aura la lourde tâche de réconcilier les journalistes et la direction, notamment sur les choix de relance de l'hebdomadaire, déficitaire depuis plusieurs années.En décembre, la direction de VSD (groupe Prisma Presse) a annoncé un plan de départs volontaires ainsi que son intention de lancer une nouvelle formule.
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Ce dernier aura la lourde tâche de réconcilier les journalistes et la direction, notamment sur les choix de relance de l'hebdomadaire, déficitaire depuis plusieurs années.
En décembre, la direction de VSD (groupe Prisma Presse) a annoncé un plan de départs volontaires ainsi que son intention de lancer une nouvelle formule.
Plus d'infos sur la télé
Le projet de la direction prévoit une information renforcée sur la télévision, "première source de détente" des Français.
Raisons invoquées: la baisse des ventes et le recul de la publicité.
Le plan de départ a été légèrement revu à la baisse depuis décembre (10 journalistes au lieu de 13 sur une cinquantaine), mais la rédaction s'est mise en grève le 6 avril. Les syndicats exigent que le plan ne vise pas uniquement les journalistes de base, mais aussi les postes d'encadrement (rédaction en chef, chefs de service, directeur artistique) et les chroniqueurs, aux rémunérations plus élevées.
Lundi, le bras de fer a pris une tournure judiciaire
Les syndicats de journalistes se sont tournés vers le tribunal de Paris, accusant la direction d'entraver le droit de grève en faisant appel à une société externe (Relaxnews) pour réaliser le numéro à paraître mercredi. La direction a formellement démenti devant la juge des référés.
La juge, qui va rendre sa décision vendredi, a parallèlement suggéré aux deux parties de faire appel à un médiateur judiciaire, ce qu'elles ont accepté.
Du coup, les syndicats ont suspendu la grève, en attendant le médiateur mais aussi avant la décision de vendredi, se disant "usés" et "épuisés", au bout de près de quatre semaines de conflit.
Un nouveau VSD pour l'été, en principe,
Il semble acquis que la nouvelle formule va tourner autour de la télé, avec "une sélection critique de tout ce qui se passe" sur le petit écran, selon Philippe Labi, éditeur de VSD mais aussi de Gala et Voici.
"Nous proposons de renforcer les fondamentaux de VSD, c'est-à-dire le photo-journalisme et l'enquête. La TV n'est pas l'élément déterminant, simplement, c'est le premier loisir des Français", explique-t-il.
Le "nouveau" VSD doit être prêt pour l'été.
Chez les journalistes, les questions restent nombreuses : des contenus seront-ils externalisés, quelles rubriques seront supprimées au profit des pages TV, comment seront présentées ces pages TV, pourquoi proposer des grilles TV alors qu'elles existent déjà gratuitement ailleurs ?
Prisma détient déjà trois hebdomadaires spécialisés dans la programmation TV (Télé-Loisirs, Télé 2 semaines et TV-Grandes chaînes). Une "nouvelle" formule lancée à VSD en 2009 avait donné des résultats très décevants. Selon des sources syndicales, les ventes sont passées de 130.000/140.000 avant cette formule à 80/000-100.000 actuellement.
Depuis son rachat par Prisma en 1996, VSD n'a jamais été rentable. Il a perdu trois millions d'euros lors de l'exercice 2008-2009.
Une pétition lancée par les journalistes le 19 avril dernier est consultable à l'adresse :
http://www.petitionenligne.fr/petition/vsd-cest-nous-tous/28/
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