Jérôme Fenoglio, nouveau directeur du Monde entend "incarner l'unité"
L’élection du nouveau directeur du Monde a été un véritable feuilleton, avec des surprises et des rebondissements. Au départ, Jérôme Fenoglio n’était pas candidat au poste de directeur. Ce sont les actionnaires Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse qui sont venus le chercher car ils n’étaient pas convaincus par les candidats officiels.
La rédaction du Monde n’a pas apprécié le tour de force des actionnaires et lors du premier vote, en mai 2015, Jérôme Fenoglio n’a pas obtenu les 60% pour être élu. A la surprise générale, sa candidature a été rejetée. Résultat, le directeur par intérim a démissionné, donc plus de chef à la tête du Monde et, plus de candidat pour le poste de directeur. Jérôme Fenoglio c’est alors représenté.
"J’ai cherché à comprendre ce qui n’avait pas marché la première fois, je me suis rendu compte que j’étais allé trop vite, que je n’avais pas pris le soin de parler avec tout le monde. Je ne l’avais pas fait la première fois et je me suis dit que si je le faisais la deuxième, si je parlais avec tout le monde, j’étais assez légitime à me représenter ", explique Jérôme Fenoglio.
Jérôme Fenoglio est un pur produit du Monde , où il travaille depuis 25 ans. Il y a fait toute sa carrière, est passé par la version papier, magazine, et numérique. "Je me suis dis qu’en connaissant toutes ces parties de la maison, je pouvais incarner l’unité. "
Un mandat et trois chantiers
Le Monde a connu beaucoup de changement ces dernières années, notamment au niveau du numérique. Jérôme Fenoglio veut se remettre dans le sens du mouvement et pour cela il a prévu trois gros chantiers. D'abord, l’offre de fin de semaine va être réformée : "C’est un enjeu crucial parce que c’est là qu’il y a du temps de lecture. Nous allons remettre davantage d’international, de pages géopolitiques, dans la version du dimanche. " Ensuite, une sixième journée numérique va être créée : "Nous allons rajouter une sixième journée puisque les gens se sont plaints que nous ne soyons que sur cinq jours" explique Jérôme Fénoglio.
Le dernier chantier, ce sont les élections présidentielles : "C’est le rendez-vous majeur d’un journal comme le monde. C’est un chantier qu’il faut lancer tout de suite. Les élections régionales serviront de laboratoire de notre future couverture de la présidentielle. "
L’indépendance du Monde
Ces dernières semaines, de nombreux salariés ont manifesté leur crainte d’une perte d’indépendance vis-à-vis des actionnaires. Mais Jérôme Fenoglio se veut rassurant. "L’indépendance est totale, j’en suis le garant. Nous n’avons jamais eu à changer une ligne de ce que nous avons décidé d’écrire. "
"Les actionnaires peuvent parfois exprimer des critiques, mais ils le font après coup. Nous avons la chance d'être une rédaction où jamais aucune intervention n'a eu à influer sur les contenus, et cela continuera comme cela. "
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