Interrogé par Les Echos, Frédéric Mitterrand affirme que le rachat du Parisien n'est "nullement politique"
Le ministre de la Culture et de la Communication affirme qu'il n'y a aucun risque de mainmise politique sur les contenus du quotidien.
"Aucun gouvernement n'a donné autant de gages sur le respect du pluralisme de la presse. Et vous savez bien que ce n'est pas parce que l'on possède un journal que sa rédaction écrit ce que l'on voudrait y lire..."
La holding Dassault a en effet confirmé être intéressée par 100% du Parisien, en fin de semaine dernière. L'éventualité d'un tel rachat par le président du groupe aéronautique et sénateur UMP de l'Essonne avait été révélée par le site "Electron Libre".
Deux autres candidats sont sur les rangs, la Fondations Capital, d'une part, un fonds d'investissements qui dit étudier le dossier et , d'autre part pour qui "Le Parisien est évidemment une opportunité extrêmement intéressante car c'est un très grand journal, mais c'est une opportunité qui pose un certain nombre de problèmes pour un groupe comme le nôtre qui débute dans les médias".
Dassault posséderait ainsi deux titres phares de la presse, Le Figaro et Le Parisien
Si Serge Dassault , qui figurait parmi les invités du Fouquet's le soir de la victoire de Nicolas Sarkozy, achetait Le Parisien, l'industriel contrôlerait deux titres phares de la presse quotidienne. Le Figaro a diffusé en 2009 quelque 314.000 exemplaires en moyenne (ventes France payées) et Le Parisien 305.000 exemplaires auxquels s'ajoutent les 177.000 exemplaires d'Aujourd'hui en France, selon l'OJD. Deux titres influents représentant 800.000 lecteurs (une cible non négligeable dans la perspective de 2012) appartiendraient désormais à ce proche du président de la République.
Pas de problème juridique
Une telle opération ne soulèverait pas de problème juridique. Selon le dispositif anti-concentration de la loi de 1986, un même opérateur ne peut disposer de quotidiens d'information politique et générale si leur diffusion dépasse 30% de la diffusion totale en France.
En juin le groupe Amaury, également propriétaire de L'Equipe, avait demandé à la Banque Rothschild d'étudier un "adossement partiel" du quotidien Le Parisien, sans donner d'autre précision sur l'opération envisagée.
La question de la valeur du Parisien reste posée, les estimations fluctuant dans une large fourchette de 50 à 200 millions d'euros. Selon un de ses proches, Marie-Odile Amaury envisagerait cette cession pour transmettre à ses enfants un groupe le plus rentable possible, bien que Le Parisien soit légèrement bénéficiaire depuis deux ans.
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