Inquiétude de la ministre de la Culture à propos du JDD : Rima Abdul-Malak ne devrait pas "donner son opinion sur une ligne éditoriale", juge Jean-Philippe Tanguy
"Moi mon inquiétude, c'est qu'un responsable politique, quel qu'il soit, s'exprime sur l'avenir d'une rédaction", a jugé le député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy invité ce dimanche de l'émission "Questions politiques" sur France Inter/franceinfo/Le Monde, alors que Rima Abdul-Malak a fait part de sa vive inquiétude pour les "valeurs républicaines" après l'annonce de la nomination de Geoffroy Lejeune, proche de l'extrême-droite, à la tête du Journal du Dimanche (JDD).
"Je comprends les inquiétudes de sa rédaction. En droit, le JDD peut devenir ce qu'il veut, tant qu'il respecte la loi. Mais pour nos valeurs républicaines comment ne pas s'alarmer ?", a écrit Rima Abdul-Malak ce dimanche sur Twitter. Si le député RN juge "normal", que "la ministre garantisse la défense des droits" des journalistes de la rédaction de l'hebdomadaire, il estime qu'elle ne devait pas "donner son opinion sur une ligne éditoriale".
Mon rituel du dimanche, c’était de me réveiller avec le JDD. Aujourd’hui il ne paraît pas. Je comprends les inquiétudes de sa rédaction. En droit, le JDD peut devenir ce qu'il veut, tant qu’il respecte la loi. Mais pour nos valeurs républicaines comment ne pas s’alarmer?
— Rima Abdul Malak (@RimaAbdulMalak) June 25, 2023
L'arrivée de Geoffroy Lejeune, licencié de l'hebdomadaire d'extrême-droite Valeurs actuelles, comme directeur de la rédaction du JDD a provoqué une grève des journalistes, empêchant la parution dimanche du journal contrôlé par Vincent Bolloré. "Ce n'est pas un soutien du Rassemblement national", a défendu Jean-Philippe Tanguy. "Monsieur Lejeune, tout le monde le sait a soutenu très fortement la droite très conservatrice avec Monsieur Bellamy, puis avec Monsieur Zemmour, et Madame Maréchal", a-t-il poursuivi.
Réfléchir à "des scops" de journalistes
Plus globalement, Jean-Philippe Tanguy s'est interrogé sur "les relations entre le capital et les médias en France". "Je ne suis pas du tout opposé au fait qu'il y ait une réflexion démocratique sur qui peut posséder des médias en France", a-t-il insisté. Les investissements massifs de "Monsieur Lagardère père dans les médias" ou de "Monsieur Bolloré", "pose un problème", a lancé le député du Rassemblement national. Pour lui, "ne pas voir" les liens entre "la structure capitalistique et la liberté des journalistes (…), c'est très hypocrite et c'est dangereux en démocratie".
"Peut-être qu'il faut réfléchir à des formes de Scop (Société coopérative et participative)", a suggéré Jean-Philippe Tanguy. "Le fait que les journalistes possèdent leur propre média et soient maîtres en leur demeure, comme par exemple Le Canard enchaîné, me paraît quand même devoir être discuté", a-t-il développé.
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