Google et les éditeurs de presse signent un accord sur la rémunération des contenus en ligne
Les discussions entre les patrons de presse et les représentants en France du géant américain Google avaient été entamées début décembre. Lancées dans un contexte tendu, Google menaçant même de ne plus référencer les contenus proposés par les médias français en ligne, elles auront finalement abouti sur un compromis deux mois plus tard, au lendemain de la fin de l'ultimatum lancé par le gouvernement français, qui menaçait de recourir à la loi.
Un accord en deux parties
Après une rencontre avec Eric Schmidt, le patron du moteur de recherche dominant sur le marché, le président de la République François Hollande a annoncé lui-même la conclusion de cet accord dans la soirée de vendredi.
Conclusion d'un accord entre #Google et un groupement de presse. Fonds de 60 millions d'€ pour la transition numérique.
— Élysée (@Elysee) February 1, 2013
Egalement présents lors de cette réunion, la ministre de la Culture Aurélie Filipetti, et la présidente de l'Association de la presse d'information politique et générale, Nathalie Collin. Cette dernière s'est félicitée de l'accord, saluant "une première mondiale pour les éditeurs de presse. C'est le premier pas d'un géant de l'Internet vers les éditeurs et une nouvelle forme de collaboration."
L'accord conclu est d'abord basé sur un partenariat commercial entre les deux parties. Il s'agit en fait d'aider les éditeurs de presse à se développer sur Internet, via des conditions d'utilisation préférentielle de certains outils de Google, ou encore la publicité.
Le fonds de 60 millions d'euros, lui, sera entièrement financé par Google, et bénéficiera à des "projets selon leurs mérites en termes de transition vers le numérique" selon l'Elysée saluant "une première au monde" , qui ajoute que "l'Etat ne se désengagera pas pour autant" . Le patron de Google parle de son côté d'un "accord historique dans l'intérêt du peuple français". Selon François Hollande :
*"Il s'est produit aujourd'hui un événement mondial." *
La résolution d'un conflit ouvert
Les éditeurs de presse français réclamaient depuis plusieurs semaines l'instauration d'une "taxe Google", une sorte de droit voisin du droit d'auteur, sur le modèle de celle qui a été imaginée en Allemagne l'été dernier (mais qui n'a pas encore été votée par le Parlement), pour partager les (immenses) bénéfices réalisés par Google sur les contenus mis en ligne par les médias, et référencés par le moteur de recherche.
Face au dialogue a priori impossible avec Google, les patrons de presse s'étaient rapidement tournés vers l'Etat, pour qu'il pèse de tout son poids sur la négociation. La menace de recourir à une loi, formulée plusieurs fois par le gouvernement ou François Hollande, aura donc apparemment eu l'effet escompté. Selon la ministre de l'Economie numérique Fleur Pellerin, "l'accord doit être finalisé dans sa forme définitive dans la semaine qui vient" .
Pour Google, il valait certainement mieux conclure un accord plutôt que devoir passer par une loi. Le puissant moteur de recherche avait d'ailleurs déjà conclu un accord de ce genre, en Belgique, le 12 décembre dernier, mais sans création d'un fonds de soutien.
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