G20, J-1
Après avoir passé ses deux premiers mois à la Maison Blanche à essayer de sauver l'économie américaine, Barack Obama entreprend son premier voyage présidentiel d'envergure, avec l'objectif de tenter de jouer un rôle moteur dans la lutte contre la récession et de convaincre ses alliés du bien fondé de sa nouvelle stratégie sur l'Afghanistan.
Cette première étape de Barack Obama à Londres sera l'occasion de rencontrer aujourd'hui pour la première fois les présidents de Russie Dmitri Medvedev et de Chine Hu Jintao. Il rejoindra les chefs d'Etat et de gouvernement des principales économies industrialisées et émergentes demain pour un sommet du G20 présenté comme crucial.
La Maison Blanche a tenté de minimiser l'existence de divisions entre l'Europe et Washington sur la meilleure façon de restaurer la croissance, mais la France a fait monter la pression hier: Christine Lagarde a averti que Paris pourrait se retirer du sommet faute de résultats satisfaisants. "Le président Sarkozy a été très clair sur ce plan, a déclaré la ministre de l'économie sur la BBC. Il dit "si les résultats escomptés ne sont pas là, je ne signerai pas le communiqué". Cela signifie quitter (le sommet). Je crois qu'il est très déterminé." Plus tard, devant le Sénat, Christine Lagarde a souligné que la "position de la France" est d'"obtenir vaille que vaille et coûte que coûte une modification en profondeur du système de régulation" financière.
Selon plusieurs conseillers élyséens, le débat s'annonce "compliqué" entre des Européens qui veulent "redéfinir tout de suite les règles du jeu de demain" et des Américains "pas spontanément enclins à accepter le concept de régulation mondiale" . Déjà, le premier sommet du G20 à Washington en novembre dernier n'avait accouché que de déclarations d'intention sur la nécessité de relancer l'économie et de mieux contrôler les marchés financiers, plutôt que sur le nouveau "Bretton Woods" que Nicolas Sarkozy appelait de ses vœux.
Le ballet diplomatique d'aujourd'hui et demain s'annonce donc animé. La journée sera également marquée par de nombreuses manifestations anti-capitalistes. Scotland Yard, qui a mobilisé quelque 2.500 policiers, craint des débordements, notamment dans le quartier de la City, symbole du capitalisme aux yeux des manifestants.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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