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Suppression de la redevance : pourquoi des salariés de l'audiovisuel public font grève mardi

Les syndicats de France Télévisions et Radio France appellent à la grève, mardi 28 juin, pour demander le maintien des financements de l'audiovisuel public, après la suppression annoncée de la redevance.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Le siège de France Télévisions, dans le 15e arrondissement de Paris, le 10 juin 2021. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / AFP)

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Un impôt de moins pour les Français… mais une inquiétude en plus pour les salariés des médias publics. Les syndicats CGT, CFDT, FO, SNJ, SUD, Unsa, CGC et CFTC appellent les salariés de France Télévisions et de Radio France à faire grève et à manifester à Paris, mardi 28 juin, en raison des craintes pour l'avenir de l'audiovisuel public suscitées par l'annonce de la suppression de la redevance télé.

L'exécutif souhaite remplacer dès 2022 la contribution à l'audiovisuel public par un budget courant sur plusieurs années et assure que la fin de la redevance n'entraînera pas de baisse des moyens de l'audiovisuel public. Cette mesure forcerait l'Etat à trouver 3,14 milliards d'euros supplémentaires chaque année, en plus des 560 millions qu'il versait déjà pour compenser le non-paiement de la redevance par les ménages aux revenus les plus faibles, selon un rapport du Sénat rendu public en juin.

La crainte de "pressions politiques incessantes"

"Supprimer la redevance, ressource affectée, c'est précariser et paupériser l'audiovisuel public en le basculant sur le budget général de l'Etat" donc en le rendant perméable "aux arbitrages et aux pressions politiques incessantes", réagissent les syndicats dans un communiqué commun. Alors que le rapport du Sénat propose aussi de fusionner France Télévisions, Radio France, France Médias Monde (RFI et France 24) et l'INA à partir de 2025 dans une société publique unique baptisée France Médias, les organisations syndicales s'inquiètent des hypothèses avancées pour réduire le coût de fonctionnement de l'audiovisuel public, comme une fusion entre les réseaux régionaux de France 3 et de France Bleu.

"La perspective du démantèlement [du service public] au profit d'un secteur privé où régneraient les milliardaires des médias est insupportable. C'est à l'aune du niveau d'indépendance de l'information que l'on mesure la maturité d'une démocratie", ajoutent les syndicats. Une étude (en anglais) publiée en décembre 2021 et menée sur les médias publics de 33 pays montre qu'un financement important et sécurisé sur plusieurs années des médias publics, ainsi que des protections structurelles fortes pour l'indépendance politique et économique de ces médias, sont corrélés avec des démocraties saines.

Pour remplacer la redevance, les syndicats réclament, entre autres, la "mise en place d'une taxe universelle affectée à l'audiovisuel public", dont "le rendement serait au moins équivalent au montant actuel de la redevance", ainsi qu'un "financement dédié pour lutter contre les fake news".

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