Bilan mitigé pour la "taxe Chirac" sur les billets d'avion
Philippe Douste-Blazy n'aura pas oublié qu'il a été ministre des Affaires étrangères. Du Quai d'Orsay, il a gardé l'art de la litote, qui consiste à dire ce qu'on veut dire tout en se donnant l'air de ne vouloir froisser personne. C'est donc tout en demi-teinte qu'il a dressé un bilan de la “taxe Chirac” sur les billets d'avion, estimant sur la radio RTL qu'il s'agissait à la fois “d'un succès et d'un échec”.
Chacun se reconnaîtra donc dans sa catégorie. Sur les bancs des bons élèves, “onze ou douze pays”, qui ont appliqué le dispositif voulu par l'ancien président français et mise en place en France depuis le 1er juillet 2006. Il s'agit d'un prélèvement de un à quarante euros sur les billets d'avion, selon la classe et la destination du voyage. Le produit de cette taxe sert à financer des médicaments contre le sida, le paludisme et la tuberculose, en incitant notamment les laboratoires à produire des versions à usage pédiatrique à coût réduit. C'est l'agence de l'ONU Unitaid, dont Philippe Douste-Blazy est président qui est chargée de la distribution.
Egoïsme
Le problème, ce sont les autres pays, qui, eux, traînent des pieds. A en croire Philippe Douste-Blazy, tous les pays ont donné leur accord, “mais les ministres de Finances des pays, ensuite, ont bloqué, parce qu'ils ne voulaient pas d'un impôt de plus”, a-t-il déploré, dénonçant au passage “l'égoïsme” de ces pays, sans les nommer.
_ Cette situation de la France le principal pays donateur, avec une contribution qui représente 70% des 400 millions de dollars du budget d'Unitaid.
Grégoire Lecalot, avec agences
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