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2017, année la moins meurtrière pour les journalistes professionnels depuis 14 ans

Reporters sans frontières publie mardi son rapport annuel. Pour la première fois depuis 14 ans, le nombre de journalistes tués a baissé en 2017, mais le bilan reste élevé avec 65 professionnels, blogueurs et collaborateurs des médias tués cette année.

Article rédigé par franceinfo, Benjamin Illy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des journalistes salvadoriens manifestent en hommage à leur confrère, le cameraman Samuel Rivas, tué par les membres d'un gang, le 17 novembre 2017. (MARVIN RECINOS / AFP)

En 2017, 65 journalistes ont été tués, 326 sont emprisonnés, 54 sont retenus en otage et deux sont portés disparus dans le monde, indique dans son rapport annuel l'ONG Reporters sans frontières mardi 19 décembre.

Parmi ces victimes, 26 journalistes ont perdu la vie dans l'exercice de leurs fonctions, "victimes collatérales d'un contexte meurtrier (bombardement, attentat..)", 39 ont été assassinés parce que leurs enquêtes dérangeaient des "autorités politiques, économiques ou des groupes mafieux". La plupart (89 %) ont été tués dans leur pays d'origine, sept à l'étranger.

Des pays trop dangereux, qui se "vident de leurs journalistes"

Dans la catégorie journalistes professionnels, 2017 est l'année la moins meurtrière depuis 14 ans : 50 journalistes professionnels ont été tués contre 62 en 2016, 2007 ayant été l'année la plus meurtrière en 14 ans, avec 88 journalistes professionnels tués.

RSF explique cette baisse en 2017 notamment "par le fait que des pays, devenus trop dangereux, se vident de leurs journalistes", en premier lieu la Syrie, l'Irak, le Yémen et la Libye. "Certains journalistes font même le choix d'abandonner leur métier, au profit d'un autre, moins risqué."

Le Mexique est le pays en paix le plus dangereux au monde pour les reporters

Reporters sans frontières

dans son rapport annuel

La Syrie reste, comme depuis six ans, le pays le plus meurtrier avec 12 journalistes tués, suivi du Mexique, qui compte 11 journalistes assassinés en 2017, et de l'Afghanistan, où neuf journalistes ont été tués, huit pour l'Irak.

Le nombre de femmes journalistes tuées a au contraire doublé : il est passé de cinq l'an dernier, à dix en 2017.

La Chine, plus grande prison de journalistes au monde

Au 1er décembre 2017, 326 journalistes sont en détention dans le monde, contre 348 en 2016. La Chine reste la plus grande prison de journalistes du monde (52 journalistes détenus), suivie de la Turquie (43), de la Syrie (24), de l'Iran (23) et du Vietnam (19). 54 journalistes sont par ailleurs retenus en otage dans le monde, contre 52 l'an dernier : 29 sont otages en Syrie, 12 au Yémen, 11 en Irak et deux en Ukraine.  

Deux journalistes restent portés disparus en 2017, au Pakistan et au Bangladesh. RSF considère "qu'un journaliste est porté disparu lorsqu'il n'y a pas suffisamment d'éléments pour déterminer s'il a été victime d'un homicide ou d'un enlèvement, et qu'aucune revendication crédible n'a été diffusée".

Les collaborateurs et les journalistes-citoyens comptabilisés

Le décompte total du bilan 2017 de RSF intègre les journalistes professionnels, les collaborateurs de médias et les journalistes-citoyens. "Ces derniers jouent un rôle croissant dans la production de l'information, notamment sous des régimes répressifs ou dans des pays en guerre, où il est plus difficile pour des journalistes professionnels d'exercer leur métier."

Établi chaque année depuis 1995, le bilan annuel établi par RSF repose sur "une minutieuse collecte d'informations permettant d'affirmer avec certitude, ou du moins une très forte présomption, que la détention, l'enlèvement, la disparition ou la mort d'un journaliste est une conséquence directe de l'exercice de sa profession".

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