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Les tarifs du gaz naturel pour les particuliers vont augmenter de 9,7% en moyenne au 1er avril

Les tarifs vont augmenter de 40,3 centimes d'euro par kilowattheure (kWh) en moyenne, soit 9,7%, selon un document remis par la Commission de régulation de l'énergie (CRE).L'autorité de régulation a donné son aval à une demande soumise par le groupe GDF Suez, anciennement Gaz de France.
Article rédigé par France2.fr
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Evolution moyenne du prix du gaz depuis septembre 2005 (AFP)

Les tarifs vont augmenter de 40,3 centimes d'euro par kilowattheure (kWh) en moyenne, soit 9,7%, selon un document remis par la Commission de régulation de l'énergie (CRE).

L'autorité de régulation a donné son aval à une demande soumise par le groupe GDF Suez, anciennement Gaz de France.

Une augmentation modulée en fonction du mode de consommation
Près de 90% des 10,8 millions de foyers raccordés au gaz naturel sont soumis aux tarifs réglementés, qui sont proposés essentiellement par GDF Suez.

Jusqu'à présent, ces tarifs étaient fixés par les ministres de l'Economie et de l'Energie. Mais c'est désormais GDF Suez qui décide des éventuels changements de prix, sous le contrôle de la CRE.

Cette hausse des tarifs est la première augmentation depuis août 2008 (+5,3%) et la plus forte depuis novembre 2005. A l'époque, les prix avaient bondi de 13,7%.
Les prix du gaz naturel n'ont pas évolué depuis le 1er avril 2009, date à laquelle ils avaient été abaissés de 11,3%.

L'évolution des prix au 1er avril se traduira de manière très différente selon le type d'usage des abonnés au gaz.

- Ainsi, la facture augmentera en moyenne de 10 euros par an (hors TVA) pour les 1,5 million de foyers qui n'utilisent le gaz que pour faire la cuisine.

- Pour ceux qui s'en servent aussi pour leur eau chaude (1,2 million de clients), la hausse sera un peu plus forte : 21 euros par an.

- Enfin, les consommateurs qui se chauffent aussi au gaz (6 millions de clients) verront leur facture gonfler de 70 euros sur l'année.

Une hausse due aux coûts de transport et de stockage, "injustifiable" pour l'UFC-Que Choisir
La plus grosse partie de la hausse des prix n'est pas due à l'augmentation du prix de la molécule de gaz mais à celle des coûts de transport et de stockage.

"Pour acheminer du gaz, il faut des infrastructures, il faut les renouveler et les entretenir et tout ça a un coût", a expliqué à l'AFP Philippe de Ladoucette, président de la CRE.

Selon l'UFC-Que Choisir, "le coût des infrastructures et de la commercialisation" a augmenté de 22,2% en un an. "Une telle explosion des coûts est injustifiable", a dénoncé l'association de consommateurs.

Le reste de la hausse des tarifs s'explique par l'augmentation des cours du pétrole brut sur les six derniers mois. GDF Suez achète en effet son gaz via des contrats à long terme auprès des pays producteurs (Norvège, Russie, Algérie, etc.) à un prix indexé sur les cours du baril de brut.

La CRE devrait réviser la formule permettant de calculer les coûts d'approvisionnement de GDF Suez "d'ici à la fin de l'année", selon M. de Ladoucette.

"On verra s'il faut modifier certains paramètres après les négociations menées par GDF Suez avec ses fournisseurs pour essayer d'obtenir qu'une part du gaz soit indexé sur les prix des marchés spot" (au jour le jour), indique le président de la CRE.

Surproduction de gaz naturel au niveau mondial
Les prix du gaz naturel sont en effet de plus en plus déconnectés des prix du pétrole brut sur les marchés de gros, du fait d'une surproduction de gaz naturel au niveau mondial.

"La plupart des opérateurs gaziers en Europe essaient de renégocier avec leurs fournisseurs pour que tout leur gaz ne soit pas indexé sur le pétrole de manière à faire baisser leurs coûts", a ajouté M. de Ladoucette.

"C'est une négociation assez compliquée dont on ne connaîtra le résultat que d'ici à quelques mois", a-t-il expliqué.

Réactions
Les députés PCF ont accusé jeudi le gouvernement d'être un "pickpocket", après l'annonce d'une hausse de 9,7% du prix du gaz, et les députés PS, l'opérateur GFD-Suez de s'enrichr "sans cause".

Selon le porte-parole des députés PCF, Roland Muzeau, "le mépris dont témoigne la droite à l'égard des électrices et des électeurs renforce l'urgence à mettre en échec ses prétentions".

La CFDT fustige une hausse "proprement scandaleuse" qui "risque de se révéler, dans bien des cas, insupportable pour les ménages les plus modestes et les plus fragilisés par la crise".

Même tonalité à la CGT qui estime que cette hausse portera à "un milliard d'euros annuel le niveau de la ponction sur le pouvoir d'achat des ménages". Elle est, selon le syndicat, d'autant plus "injustifiée" que le résultat du groupe GDF-Suez "a atteint un niveau historique en 2008, niveau confirmé en 2009 malgré la crise (4,5 milliards d'euros)".

Le centriste François Bayrou a fustigé pour sa part une hausse qui intervient "juste après les régionales naturellement" où l'UMP au pouvoir a subi une lourde défaite.

Mercredi, les associations de consommateurs étaient déjà monté au créneau, dénonçant un "coup de massue" injustifié.

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