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Les stations de ski cherchent encore à recruter des saisonniers : "Je n'ai pas de solution à l'heure actuelle"

Selon les stations, ce sont 5 à 10% de saisonniers qui manquent encore à l’appel. Au point que certains employeurs ont dû proposer de meilleurs salaires pour attirer des volontaires. Reportage entre la Savoie et l’Isère.

Article rédigé par Agathe Mahuet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Il y a du monde en bas des pistes à Courchevel, à la mi-décembre 2021. (AGATHE MAHUET / RADIO FRANCE)

"C'est ma première fois à Courchevel", déclare un Anglais dans un français hésitant. Les premiers dérapages sont maitrisés au pied des pistes de la station savoyarde, le ciel est bleu, la neige est parfaite : "C’est très beauty !" Les touristes étrangers sont ravis.

Après deux années ratées, le monde de la montagne mise beaucoup sur cet hiver qui débute bien. Pourtant quelque chose cloche. Dans les hôtels, les restaurants, ou en bas des télésièges, il n'est pas simple de trouver du personnel. "Ça ne démarre pas comme d'habitude, parce qu'on rame tous pour trouver des collaborateurs", explique Florence Carcassonne, directrice de la Sivolière, un hotel-spa cinq étoiles.

Il reste 170 offres d'emploi non pourvues

Elle recherche toujours en ce moment trois esthéticiennes dont elle exige qu'elles soient protégées contre le Covid-19. "Je n’ai eu que des CV de spa-thérapeutes qui ne sont pas vaccinés. Je n'ai pas de solution à l'heure actuelle, déplore Florence Carcassonne. C'est la première fois de ma vie depuis 44 ans de métier. Pour l'instant, on ferme le spa deux jours par semaine." Les petites annonces de Courchevel Emploi disent la même chose, il y a deux fois moins de candidats qu'il y a deux ans tous secteurs confondus sur la plateforme. Il y a aussi 170 offres non pourvues en cette mi-décembre, le double d'une année normale.

Florence Carcassonne, directrice de l'hôtel-spa 5 étoiles la Sivolière à Courchevel, décembre 2021. (AGATHE MAHUET / RADIO FRANCE)

Alors, comment attirer les saisonniers ? Au restaurant Le Genepi, où l'on vient manger, skis aux pieds, un parmentier de queue de bœuf à 45 euros. "Une cuisine française très classique", indique le patron Thierry Mugnier qui a augmenté les salaires. "On a été obligés de s'adapter entre l'offre et la demande, explique-t-il. On a appliqué une hausse d'environ 15% sur les salaires en offrant des conditions de travail bien plus agréables pour nos collaborateurs."

Certains offrent un logement individuel

Et aussi "en les logeant seuls", un gros atout quand beaucoup de saisonniers partagent à quatre de minuscules appartements, mais un coût supplémentaire moins facile à assumer dans les petites stations de ski à Saint-Pierre-de-Chartreuse. "Pour ouvrir le domaine vraiment complètement. Il manque encore huit personnes au total", explique le gérant Pascal de Thiersant. Il confirme que sur les sept remontées, un télésiège ne démarrera pas ce week-end pour l'ouverture, faute de bras, même si le pire a été évité.

"Il y a dix jours, on n'envisageait pas d'ouvrir et au final samedi ce sera ouvert, indique soulagé le gérant de la station. Tous les jours, on fait encore l'effort de recruter." "Tout le monde s'entraide et se file des tuyaux, poursuit-il. On nous trouve des logements aux saisonniers et cette solidarité fait vraiment du bien à tout le monde." La débrouille, en attendant peut-être de repenser durablement les conditions de travail des saisonniers.

Les stations de ski cherchent encore à recruter des saisonniers - Agathe Mahuet

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