Cet article date de plus de treize ans.

Les revenus des agriculteurs chutent de 20%

Les revenus des agriculteurs ont chuté de 20% en 2008, selon les calculs du ministère de l'Agriculture. Une baisse qui s'explique par le poids des charges et le renchérissement des coûts de production. Paradoxalement, les seuls à voir leur revenu augmenter en 2008 sont les producteurs de lait. Mais le chiffre est trompeur.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

En décembre dernier, les “Cassandres” du ministère de l'Agriculture livraient d'inquiétantes prévisions. Les revenus des agriculteurs risquaient de subir une forte baisse en 2008. Six mois plus tard, c'est pire encore. Les agriculteurs voient leur revenus fondre en moyenne de 20% au lieu des 15% prévus.
_ Cette chute s'explique par le renchérissement des coûts de production. Acheter de la nourriture pour les animaux, ou des engrais, mettre de l'essence dans les machines agricoles coûte plus cher.

Les céréaliers et producteurs d'oléagineux-protéagineux sont encore plus impactés, avec une baisse de 30% des revenus. Ils doivent essuyer la baisse des prix mondiaux des matières premières agricoles. La situation est pire encore pour les exploitations d'arboriculture (-37%).
Autre catégorie touchée, les viticulteurs, avec une baisse de 22% pour les vins d'appellation, qui descend à 35% pour les vins de table.
Les producteurs de viande bovine, eux, voient leur porte-monnaie se rétrécir de 24% en 2008, notamment à cause des effets de la fièvre catarrhale ovine qui ricoche sur les bovine et également d'un alourdissement des charges dans un contexte de faible progression des cours.
_ Quant aux maraîchers, ils baissent de 15% tandis que les producteurs de volaille, eux, gagnent 2%.

AUGMENTATION EN TROMPE-L'OEIL POUR LES PRODUCTEURS LAITIERS

Paradoxalement, ce sont les producteurs de lait qui semblent s'en tirer le mieux, avec une augmentation de 21% de leurs revenus en 2008.
Mais le chiffre cache une réalité beaucoup plus problématique. Tout d'abord, le revenu annuel moyen des producteurs laitiers compte parmi les plus faibles de tout le secteur, avec 15.000 euros par an. Cette augmentation ne suffit donc pas pour améliorer notablement la situation financière des exploitants. Ensuite, si les trois premiers trimestres de 2008 ont été favorables, la situation s'est dégradée à partir que quatrième. Et depuis, les producteurs ont vu le prix des 1.000 litres de lait s'effondrer d'environ 100 euros.
Et enfin, pour couronner le tout, les charges étant calculées l'année précédente, elles seront calibrées sur les revenus meilleurs de 2008. Mais elles tomberont sur des exploitations fragilisées depuis.

Face à cette dégradation générale, Luc Guyau, le président des Chambres d'agriculture, souligne “la nécessité de préserver et de rénover les mécanismes de régulation et de filets de sécurité”. Appel du pied à l'Europe, qui doit définir la prochaine Politique agricole commune (PAC), après 2013.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.